Hôpital d'Amilly-Montargis (Loiret) : Les sales économies de la réforme Bachelot25/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2195.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital d'Amilly-Montargis (Loiret) : Les sales économies de la réforme Bachelot

La presse locale titrait dernièrement : « Les hôpitaux du Loiret cherchent désespérément des infirmières ». Les directions d'hôpital disent ne pas maîtriser ce « nouveau phénomène » qui frappe les établissements de santé. Elles mettent hypocritement en cause une « crise de vocation », mais la réalité est qu'elles continuent à réduire les personnels soignants, administratifs et ouvriers au gré de réorganisations successives, de découpage entre public et privé et de regroupements des centres hospitaliers initiés par la réforme Bachelot.

Cette pénurie est voulue par le gouvernement qui planifie encore des diminutions de postes dans les années à venir.

Cette année, par exemple, seulement quatre aides-soignantes ont eu confirmation que leur formation d'élèves infirmières serait financée par l'établissement, pour plus d'une quarantaine de candidats. Il y a une vingtaine d'années, c'était une douzaine d'aides-soignantes qui intégraient chaque année une nouvelle promotion à l'école d'infirmières avec une prise en charge par l'établissement !

Ces chiffres montrent que ce ne sont pas les candidats qui manquent, ce sont les moyens pour accéder aux formations. Dans les services, les remplacements ne sont plus assurés comme avant et il devient de plus en plus difficile de prendre nos congés. Les charges de travail augmentent, l'afflux des patients est trop souvent ingérable : les conditions de travail sont de plus en plus stressantes.

Depuis plusieurs années aussi, la direction de l'hôpital sous-traite à des sociétés privées l'entretien ménager des locaux ouverts au public. Le but est clairement de faire des économies. Mais à quel prix ! Le montant des contrats a diminué de près de 40 % en quelques années avec pour conséquence une dégradation considérable de l'entretien des surfaces, des ascenseurs, des sanitaires, des escaliers, des bureaux, des halls. C'est l'hôpital qui se fout de l'hygiène hospitalière ! Et comment pourrait-il en être autrement avec une équipe diminuée presque de moitié, soumise à des horaires en coupure et dont une partie des heures n'est pas payée par l'employeur ? Il a fallu qu'une visite officielle d'accréditation soit interpellée à ce sujet pour contraindre la direction à lever le pied sur ces économies insalubres.

Depuis des années l'administration diminue l'effectif des maisons de retraite et de l'hôpital réalisant plusieurs millions d'euros d'excédents qu'elle réaffecte à de nouveaux projets. C'est l'argent de la maltraitance, disent les agents, car ce sont autant d'emplois dont sont privés au quotidien les patients et les personnes âgées.

Cette année c'est le budget de fonctionnement de la psychiatrie qui est tout simplement amputé par l'Agence régionale de santé à hauteur d'un demi-million d'euros.

L'État se permet de donner des milliards pour renflouer la gabegie des banquiers ; pour cela il se sert sur les budgets des services publics, comme ceux des hôpitaux, pour financer ces cadeaux fiscaux et cela aux dépens des salariés et des soins aux usagers.

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