General Motors - Indianapolis : Les ouvriers résistent au chantage25/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2195.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

General Motors - Indianapolis : Les ouvriers résistent au chantage

Les ouvriers de l'usine des presses de GM, Indianapolis, viennent d'infliger un sévère désaveu à la direction et aux dirigeants nationaux de l'UAW.

Depuis 2007, GM avait annoncé son intention de fermer en 2011 l'usine des presses d'Indianapolis dans l'Indiana, s'il n'y avait pas de repreneur. Cette usine emploie 650 personnes. Cette année un repreneur s'est dit prêt à racheter l'usine à condition que les salaires soient réduits de moitié ! Mais les travailleurs dont le contrat avec General Motors court jusqu'en 2011 ont refusé toute modification de ce contrat et tout nouveau sacrifice, ne voulant pas constituer un précédent qui nuirait à tous les travailleurs de GM. « Si une usine cède, il ne faudra pas longtemps pour qu'une autre cède aussi » disait l'un des ouvriers qui ne veulent pas être considérés comme des jaunes. C'est par 384 voix contre 22 qu'ils ont rejeté en mai dernier toute renégociation de leur contrat. Les responsables syndicaux locaux ont donc refusé eux aussi de s'asseoir à la table des négociations. Le chantage à la fermeture de l'entreprise n'avait eu aucune prise sur les travailleurs.

Mais les dirigeants nationaux de l'UAW ont tout de même négocié, derrière le dos des ouvriers, un nouveau projet de contrat avec la direction, profitant, comme ils l'ont proclamé, d'une « brèche » dans les statuts du syndicat qui, en principe, ne les autorisent pas à une telle manouvre !

Le dimanche 15 août, ces responsables ont convoqué une assemblée des travailleurs concernés pour leur expliquer le contenu du projet et les préparer à voter dès le lendemain. L'assemblée, qui a regroupé plus de 300 travailleurs extrêmement en colère, a commencé par exiger que les policiers, invités par les dirigeants syndicaux, quittent la salle, ce qu'ils ont dû faire. Puis ils ont hué si copieusement les dirigeants de l'UAW que ceux-ci se sont littéralement enfuis au bout de dix minutes. Ce fut l'explosion de joie. Un responsable du syndicat local exprimait ainsi l'indignation des travailleurs : « Nous payons les dirigeants nationaux pour nous représenter, pas pour qu'ils nous trompent et travaillent contre nous. »

Du coup, le vote des travailleurs sur le projet de contrat, qui devait avoir lieu le lundi 16 août, a été abandonné par les bureaucrates de l'UAW.

Un encouragement de plus pour les travailleurs de l'automobile à s'opposer aux sacrifices sans fin qu'on veut leur imposer.

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