États-Unis : Pour un véritable retrait d'Irak, pas un faux-semblant !25/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2195.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Pour un véritable retrait d'Irak, pas un faux-semblant !

Alors que les médias annoncent que les troupes américaines quittent l'Irak avant le 31 août, comme Obama l'avait promis, et que la télévision montre des images de soldats heureux de rentrer chez eux, il faut rappeler que la guerre continue en Irak. 50 000 soldats américains sont encore là-bas et sont censés y rester 16 mois de plus. Quant à ceux qui rentrent, ils vont être appelés à partir en Afghanistan où la guerre ne fait que s'intensifier.

La guerre en Irak, qui dure depuis sept ans, n'est pas terminée alors qu'elle a coûté 4 400 morts à l'armée américaine et officiellement au moins 100 000 morts - et en fait beaucoup plus - à la population irakienne. Un spécialiste militaire, cité par le New York Times constate que « La guerre en Irak n'est pas finie et n'est pas "gagnée". En fait, elle en est à une étape tout aussi critique que n'importe quand depuis 2003 ».

Le bimensuel trotskyste américain, The Spark, s'exprime ainsi dans son éditorial du 16 août, dont nous traduisons ci-dessous un large extrait.

(...) Obama dit qu'il restera « seulement » 50 000 soldats américains en Irak. Seulement ! 50 000 soldats, c'est déjà une armée d'occupation considérable. Et elle va être renforcée de toutes les manières possibles. Il y a déjà deux fois plus de mercenaires et de recrues des entreprises privées sous contrat militaire que de soldats de l'armée américaine et le ministère des Affaires étrangères a récemment dévoilé le projet d'en embaucher des milliers supplémentaires d'ici quelques mois. Les avions militaires, dont la plupart sont basés hors d'Irak, continuent à bombarder, mitrailler et attaquer avec des roquettes. Les forces spéciales, qui ne sont pas comptées non plus dans les 50 000, continuent à perpétrer assassinats et opérations terroristes, opérations secrètes rarement connues. Et les États-Unis ont payé et constitué à partir de rien leur propre armée coloniale - l'armée et la police irakiennes, avec des officiers américains comme « formateurs ».

L'immense ambassade américaine dans la Zone verte à Bagdad est le centre de toutes ces opérations. Grande comme plus de 80 terrains de football, c'est la plus grande ambassade au monde. Ce monstre illustre les véritables plans de l'impérialisme américain : transformer l'Irak en une possession coloniale, contrôler sa population et ses ressources, y compris toutes ses réserves de pétrole, ainsi que resserrer l'emprise des États-Unis sur tout le Moyen-Orient et sur l'ensemble de ses richesses.

Comme toutes les grandes puissances impérialistes, les États-Unis continuent - et continueront - à jouer sur les divisions ethniques, les pots-de-vin et la corruption, alimentant ainsi les véritables guerres que se livrent les différentes factions irakiennes pour se tailler une part du butin provenant de l'occupation américaine. Ces affrontements deviennent de plus en plus violents. Malgré les mensonges d'Obama sur le niveau de violence en Irak qui serait « le plus bas depuis des années », le mois de juillet dernier a été le plus violent depuis plus d'un an. Et le mois d'août est déjà pire. En un seul jour, le 7 août, près de 100 personnes ont été tuées dans des affrontements armés, l'explosion de bombes ou assassinées à Bagdad, Bassora, Fallouja, Mossoul ainsi que dans la province de Diyala.

Pour la population irakienne, la guerre et l'occupation américaines sont une véritable catastrophe. Cela a déjà coûté la vie à plus d'un million de personnes. Et le pays demeure si dangereux que des millions d'autres - qui ont dû fuir la violence et les nettoyages ethniques il y a des années - ont encore peur de revenir chez eux. Ils continuent à vivre en réfugiés dans d'autres parties du pays ou à l'étranger.

La guerre menée par les États-Unis continue à détruire une bonne partie du pays et des infrastructures, transformant des quartiers entiers des villes en gravats. Quant aux mensonges sur la façon dont les États-Unis ont dépensé 60 milliards de dollars pour reconstruire le pays, on peut dire que tout cet argent a servi à enrichir les grandes entreprises privées américaines qui ont obtenu des contrats, ainsi qu'à acheter la loyauté des acolytes irakiens. Il y a toujours peu ou pas d'électricité, d'eau potable ; les rues sont jonchées d'ordures et d'eaux usées, et les services publics de base, comme celui de la santé ou de l'enseignement, sont pratiquement inexistants. Et cela dans un pays qui fut l'un des plus avancés du Moyen-Orient. (...)

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