Assurer le succès du 7 septembre et préparer la suite25/08/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/08/une2195.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurer le succès du 7 septembre et préparer la suite

Les confédérations syndicales réunies le 23 août à Paris ont confirmé leur appel à des grèves et des manifestations pour le mardi 7 septembre afin de faire entendre l'opposition la plus large possible au projet de réforme sur les retraites qui sera présenté à l'approbation des députés dès le mois de septembre. Le monde du travail a tout intérêt à s'emparer de cet appel et à faire que les grèves et les manifestations qui auront lieu ce jour-là soient nombreuses, puissantes et combattives.

L'enjeu des mobilisations à venir dépasse largement le problème des seules retraites. La prétendue réforme des retraites est un des éléments du plan d'attaque contre les conditions de vie des classes populaires, annoncé mais non totalement révélé, qui se mitonne dans les cabinets ministériels. Et si Sarkozy et ses ministres veulent faire la démonstration qu'ils peuvent imposer cette réforme réactionnaire, c'est dans l'espoir qu'une fois cette épreuve de force remportée, ils auront toutes les facilités de faire passer tout le reste dans la foulée.

D'ailleurs, la presse de droite, comme Le Figaro, ou liée aux milieux patronaux, comme Les Échos, s'inquiète de l'éventuel succès de cette journée et des répercussions que cela pourrait avoir sur le climat social. Quand Sarkozy et ses ministres se succèdent pour déclarer que, quoi qu'il arrive, le projet est bouclé, il s'agit seulement de propagande en vue de faire croire que la mobilisation en cours est inutile.

Mais il est certain qu'une large réussite de la journée du 7 septembre pourrait avoir des conséquences en cascade. Cela fait des mois, pour ne pas dire des années, que l'ensemble du monde du travail subit recul sur recul, voit l'emploi se désagréger, les salaires toujours baisser en valeur réelle de pouvoir d'achat et les droits sociaux, dont les retraites, attaqués en permanence. Ce que le patronat et le gouvernement voudraient faire croire, c'est qu'il s'agit d'une fatalité contre laquelle il n'y aurait rien à faire. Mais si ces reculs ont été possibles c'est parce qu'il n'y a pas eu, jusqu'à aujourd'hui, de véritable riposte. Mais que demain les travailleurs se retrouvent par millions en grève et dans la rue, ils pourraient prendre ainsi conscience, d'un coup, de leur force, immense quand celle-ci se met en branle. Et alors la donne pourrait bien changer. On ne discuterait plus du pis-aller à accepter, mais de la façon d'assurer le succès de la lutte.

Car bien évidemment la lutte ne peut s'arrêter au 7 septembre. Les confédérations syndicales, qui n'avaient pas brillé par leur combativité jusqu'ici, ont tenu à annoncer qu'il faudrait une suite rapide à la journée du 7 septembre en programmant une rencontre entre elles le 8 septembre pour en arrêter les modalités.

Aucune assurance ne peut être donnée sur la volonté des dirigeants confédéraux de mener jusqu'au bout le combat pour mettre en échec le gouvernement, jusqu'à imposer, déjà sur les retraites, la remise en cause de tous les reculs accumulés ces dernières années. Le débat qui a lieu entre elles, pour savoir s'il faut ou non réclamer le retrait pur et simple et préalable de la réforme proposée, laisse entrevoir bien des hésitations de leur part. Mais là encore, la meilleure réponse à tous les atermoiements présents ou à venir pourrait être donnée par le succès du 7 et par la volonté de la part du plus grand nombre de militants de poser dès maintenant le problème des suites nécessaires à cette journée. Bien des militants syndicaux, bien des travailleurs qui en ont assez de toujours subir, se posent ce problème, il faut qu'il soit mis en débat devant l'ensemble du monde du travail.

La confiance dans leur force collective peut vite revenir chez les travailleurs, il faut tout faire pour que ce soit le plus vite possible.

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