Les reculs imposés aux travailleurs : Les groupes les plus riches à la pointe des attaques28/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2191.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les reculs imposés aux travailleurs : Les groupes les plus riches à la pointe des attaques

Le chantage exercé par la direction de General Motors à l'encontre des travailleurs de son usine de Strasbourg, en vue de réclamer un abandon d'une partie de leur rémunération et de leurs droits, n'est malheureusement pas unique, ni isolé. C'est dans la ligne générale de la politique du patronat et tout particulièrement de tout le grand patronat.

Tout d'abord, pour le numéro 1 mondial de l'automobile qu'est General Motors, le chantage à l'emploi a été toutes ces dernières années l' axe central mis en avant en vue de garantir et d'augmenter ses profits. Aux États-Unis, là où est le coeur de l'entreprise, les travailleurs se sont vu imposer des diminutions de salaire et de droits sociaux considérables, allant jusqu'à la division par deux du salaire des nouveaux embauchés. Cela n'a d'ailleurs à aucun moment empêché des dizaines de milliers de licenciements. L'accord obtenu du syndicat de l'automobile, UAW, pour avaliser ces reculs, s'est fait, là-bas comme ici, sous le prétexte : « Ça aurait été encore pire si nous ne nous étions pas soumis ».

Et en ce moment même, non loin de Strasbourg, General Motors qui avait, là aussi, annoncé la revente de sa filiale, Opel, a finalement décidé de la garder en imposant des sacrifices dramatiques à tous ses salariés : des milliers de licenciements et des fermetures complètes d'usines en Allemagne, en Belgique et dans toute l'Europe, et ensuite des reculs pour tous ceux qui restaient. Cela évidemment au nom de la préservation de l'emploi... de ceux qui n'étaient pas jetés à la rue.

Mais ce n'est pas une spécificité des grands groupes américains, tous les autres se sont lancés dans cette politique de sacrifices imposés. Cela n'a jamais protégé les travailleurs des licenciements ou de nouveaux reculs, bien au contraire.

En France, le cas de l'usine Continental Clairoix, dans l'Oise, a bien sûr été emblématique, mais ce ne fut pas le seul. On peut citer Bosch, numéro 1 mondial des équipementiers automobiles, mais aussi Still-Saxby, numéro 1 mondial des chariots élévateurs ; de même Heidelberg d'un côté et Goss de l'autre, respectivement numéro 1 et numéro 2 mondial des machines d'imprimerie. Ou encore ArcelorMittal numéro 1 mondial de la sidérurgie qui a imposé en 2008-2009 un abandon dans ses usines de jours de repos, une aggravation des conditions de travail, une baisse des salaires d'embauche et une vague dite « limitée » de 9 000 licenciements en France et en Europe. L'accord de certains syndicats pour ces sacrifices n'a rien limité du tout car, avant même l'annonce d'un nouveau plan de suppressions d'emplois, il y a quelques mois, ArcelorMittal avait réussi le tour de force de multiplier par quatre (36 000) le nombre de suppressions d'emplois annoncées précédemment. Et c'est sur la peau des travailleurs que ce géant mondial a pu, en moins de deux ans, mettre de côté des dizaines de milliards d'euros et arriver en plein milieu de la crise et du marasme économique à éponger plus de la moitié de son endettement global.

Il s'agit-là de quelques exemples de la politique menée par les plus grands groupes industriels. Mais ce sont eux qui donnent le ton à l'ensemble du patronat. Les reculs imposés par les uns justifiant au nom de la concurrence et de la course à la rentabilité, les sacrifices imposés aux autres travailleurs. L'État, bien évidemment, relaye de son côté cette argumentation sur les « sacrifices nécessaires », et, peu ou prou, tous les partis de gouvernement. Et pendant ce temps, ces grands groupes continuent d'amasser des milliards. Il s'agit bien d'une attaque d'ensemble contre le monde du travail et c'est en rassemblant ses forces que celui-ci peut mettre en échec cette offensive concertée et ainsi garantir l'avenir des siens.

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