Le mouvement communiste et les femmes28/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2191.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Le mouvement communiste et les femmes

Dès sa naissance, le mouvement communiste dénonça l'oppression des femmes dans la société capitaliste et la morale bourgeoise qui les plaçait à un statut inférieur, réclamant l'égalité des droits avec les hommes.

En France, à la fin du 19e siècle, les militants socialistes et anarchistes défendaient le droit des femmes à choisir leur maternité. Ils dénonçaient les jugements qui, au nom de l'article 317 du Code pénal, frappaient surtout les femmes du peuple, ouvrières, domestiques ou paysannes, des « malchanceuses » qui n'avaient pas les moyens de se faire avorter discrètement par des médecins ou dans des cliniques privées. De leur côté, les Bourses du Travail ouvraient leurs portes aux conférenciers « néo-malthusiens », qui faisaient de la propagande en faveur de la contraception, défendant l'idée que les ouvriers devaient limiter le nombre des naissances dans les familles pour les élever dans de meilleures conditions et prônant « la grève des mères » contre la politique déjà nataliste des dirigeants politiques.

En URSS, le jeune État communiste légalisa l'avortement en 1921, en même temps que les militants combattaient les préjugés sexistes et oeuvraient pour élever le niveau de culture des ouvriers et des paysans, afin de donner toute leur place aux femmes.

La dénonciation de la loi de 1920 vint du mouvement ouvrier. Le 9 août, L'humanité, l'organe de la SFIO jusqu'au Congrès de Tours de la fin décembre, s'élèva contre la « loi scélérate ». On pouvait lire dans un article de Louise Bodin, qui participera ensuite à la fondation du Parti Communiste en Bretagne :

« C'est la femme du peuple, la femme de l'ouvrier qu'on veut atteindre. Celle-là restera dans l'ignorance et dans l'impossibilité de limiter le nombre de ses enfants. Les cabarets sont ouverts pour son homme, mais les cabinets médicaux sont fermés. Elle croupira dans des taudis sans air, sans lumière et sans eau : qu'importe, elle aura des gosses... Si elle en perd six, elle en aura douze. Elle y crèvera : mais elle aura des gosses ! Et voilà comment la prison sociale de la femme a été pourvue d'un verrou de plus ».

Partager