Fonderies du Poitou Ingrandes (Vienne) : Pas prêts à nous faire balader28/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2191.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderies du Poitou Ingrandes (Vienne) : Pas prêts à nous faire balader

Depuis le début de l'année, la fonderie Alu fait partie du groupe Montupet qui a aussi deux autres entreprises dans le pays, à Châteauroux dans l'Indre et Laigneville dans l'Oise. La direction vient d'annoncer du chômage technique pour la fin d'année 2010 et pour l'année 2011.

La raison serait que les culasses fabriquées à Ingrandes pour Renault, le principal client, ne correspondent pas aux dernières technologies en matière de protection de l'environnement et que Montupet n'a pas encore décidé à quelle usine du groupe serait confiée la production des nouvelles culasses. Mais ce qui est décidé, c'est de faire payer les travailleurs.

Lors de la réunion de CE de juillet, puis lors des réunions avec le personnel, la direction a annoncé 18 jours de chômage avant la fin 2010, avec, en prime, la prise obligatoire de la cinquième semaine entre Noël et le jour de l'An.

Ce n'est pas la première fois que la direction prend ce genre de mesures mais la nouveauté est qu'elle veut, en plus, prêter du personnel de la fonderie Alu à la fonderie Fonte qui est sur le même site et qui faisait partie de la même entreprise jusqu'en 2000, ainsi qu'à Valeo Châtellerault situé à 10 km. Si la direction de la fonderie Fonte a commencé par nier cette information, celle de Valeo, pour sa part, l'a confirmée. Rappelons, au passage, que cette entreprise vient de sortir d'un plan de licenciements de 160 travailleurs, tout en faisant appel à une centaine d'intérimaires ; sans oublier qu'un autre « plan social » vient d'être annoncé qui pourrait concerner environ cinquante personnes.

La veille du départ en vacances, les patrons de la fonderie Alu nous ont finalement confirmé leur projet, annonçant que le « prêt » de dix travailleurs à Valéo, d'octobre à la fin de l'année 2010, serait suivi d'un « prêt » de quarante autres pour l'année 2011, ce qui, disent-ils, permettrait de réduire l'impact du chômage. Le nombre de jours chômés en 2011 passerait grâce à cela de dix ou onze à huit ou neuf par mois... si l'activité ne baisse pas encore plus que les prévisions.

Actuellement nous travaillons 42 h 30 par semaine, après avoir fait cinquante jours de chômage partiel sur six mois en 2008-2009 alors que cinquante départs n'ont pas été remplacés en 2009. Alors, rien d'étonnant que des débrayages pour réclamer la réduction du temps de travail aient eu du succès.

Aujourd'hui, l'indignation domine et peu de travailleurs sont candidats à partir ailleurs. Les travailleurs ne se sentent en rien concernés par les choix que veulent leur imposer les patrons. Par le passé, ils ont déjà su se battre contre les mauvais coups et savent qu'il faudra remettre ça contre Montupet et ses actionnaires.

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