Des banquiers stressants28/07/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/07/une2191.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Des banquiers stressants

Le week-end du 24 juillet, les banques européennes ont passé un « stress test », destiné, nous dit-on, à vérifier en simulant certains chocs (ralentissement économique, faillites...) si leurs capitaux leur permettraient d'éponger une situation de crise aiguë.

Dormez tranquilles braves gens, vous qui avez vos économies à la banque, tout va bien dans le meilleur des mondes possibles, les tests ont été déclarés concluants... par ceux qui les ont faits, c'est-à-dire par le milieu bancaire, à condition que la réalité ne dépasse pas le scénario proposé (un taux de faillites de 3 %, une baisse de la Bourse de 36 %). À condition aussi de ne pas se demander ce qui se passerait si un État comme la Grèce ou le Portugal ne remboursait pas ses dettes. À condition que les banques qui ont passé le test avec succès aient assez de capitaux : le taux retenu (le ratio de fonds propres) a été fixé à 6 % quand, d'après le journal La Tribune du lundi 26 juillet, les marchés voudraient au moins 8 % pour être rassurés.

Comme l'écrivait avec lucidité l'éditorialiste du journal Les Échos du 26 juillet, « la question est maintenant de savoir si les investisseurs (comprendre les spéculateurs) vont acheter ce scénario rose... » Un scénario qui ne relève pas de la seule fiction puisque les populations d'Europe ont déjà payé le prix fort, quand les États se sont précipités au secours des banques et leur ont prêté, peut-être à fonds perdus, des centaines de milliards.

Et puis surtout la question qui n'a pas été posée, c'est de savoir à quoi cela servira que les banques françaises tiennent le coup - grâce au soutien de l'État, rappelons-le - si la population s'enfonce dans la misère et la crise ?

Ce test a été fait depuis longtemps en grandeur réelle : ce système est fou et nécessiterait que la population en prenne le contrôle, à la place d'un prétendu test qui ne démontre rien d'autre que la capacité du système bancaire à se faire sa propre pub.

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