La Poste Paris 8 : Les grévistes se font respecter02/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2183.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Paris 8 : Les grévistes se font respecter

La grève des postiers du centre de Paris 8e arrondissement, débutée le 17 mai, a pris fin vendredi 28 mai. À l'issue de onze jours de conflit, les grévistes rentraient la tête haute, satisfaits de s'être fait respecter face aux dirigeants de La Poste.

Cette grève a démarré suite à un troisième plan de restructuration en cinq ans dans ce bureau de poste, qui avait pour but de supprimer 50 emplois sur 340. Cela faisait en tout 160 emplois supprimés en cinq ans. Pendant onze jours, entre 100 et 150 postiers se sont retrouvés devant le bureau tous les matins. Tous les services étaient touchés par la grève, malgré les tentatives de la direction de diviser le personnel en étalant la restructuration sur plusieurs dates différentes, selon les services. Le leitmotiv de la grève fut que les services restent unis pour défendre les intérêts de tous, pour que personne ne reste sur le carreau.

Après quatre jours de grève, la direction a réglé les cas individuels et notamment celui d'un comptable de 52 ans qu'elle voulait changer d'office de poste en lui faisant faire le travail de facteur, ou d'un jeune en CDD qui a obtenu un CDI... Elle a aussi lâché neuf emplois et quelques garanties pour ceux considérés « en surnombre ». Elle pensait que les grévistes allaient reprendre le vendredi 21. Mais pour les grévistes, il n'était pas question de reprendre simplement parce que la direction le leur demandait.

La grève s'est donc poursuivie en vue d'obtenir plus de concessions pour certains services qui n'avaient encore rien obtenu, mais aussi pour se faire respecter d'une direction qui se montre arrogante. Les responsables de La Poste ont parié sur le pourrissement. Les grévistes étaient reçus régulièrement par la direction locale, pendant plusieurs jours, sans obtenir la moindre avancée, tandis que des vigiles stationnaient devant le bureau. Par ailleurs des centres parallèles ont été mis sur pied avec l'embauche de plusieurs dizaines d'intérimaires pour tenter de casser la grève.

Ce n'est que six jours plus tard, jeudi 27 mai, après une manifestation au cours de laquelle les grévistes ont bloqué la rue de La Boétie, que la direction locale recevait les consignes d'ouvrir de nouvelles négociations : un emploi de plus était accordé ainsi que l'engagement de ne pas faire de mutation d'office comme cela avait été annoncé au début. Enfin, la sécabilité ( un plan national consistant à ce que les facteurs présents remplacent les absents, permettant à La Poste de réduire encore les emplois) devait être limitée à quatre semaines l'été cette année, au lieu des huit annoncées dans le plan initial.

Vendredi 28 mai, les grévistes, moins nombreux mais encore plus de 80, ont décidé de reprendre le travail mais en ajoutant encore une condition sur le paiement des jours de grève : 5 jours sur 11 ne seront pas comptabilisés. Ils ont repris le travail après avoir pris l'engagement de se retrouver s'il y avait le moindre problème dans les services après la reprise et en faisant une manifestation dans le bureau en chantant, et en marquant ainsi leur unité !

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