Grand-Duché du Luxembourg : L'austérité au programme du gouvernement02/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2183.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grand-Duché du Luxembourg : L'austérité au programme du gouvernement

Le Grand-Duché du Luxembourg est connu pour être un paradis fiscal pour les banques et les grosses sociétés (ArcelorMittal y a son siège mondial). Son gouvernement est en train de présenter la facture de la crise aux travailleurs.

Mi-avril, ce gouvernement de coalition incluant les socialistes et présidé par Jean-Claude Juncker (CSV, Parti chrétien-social populaire), un temps pressenti pour la présidence de l'Union européenne, a présenté un plan d'austérité visant à ramener le déficit du pays à 0 % du PIB en 2014.

Ce plan comprend entre autres un gel des salaires des fonctionnaires jusqu'en 2014, le blocage des pensions de retraite pour 2011, la suppression des chèques et indemnités repas, la suppression de l'allocation de rentrée scolaire, la réduction du congé parental de six à quatre mois, la limitation de l'allocation familiale à l'âge de 21 ans. Ce plan prévoit par ailleurs des suppressions de lignes de transports en commun peu fréquentées, des baisses de subventions de l'État aux communes, etc., le tout étant censé faire économiser à ce mini-État 500 millions d'euros par an sur le dos de la population. D'autres mesures sont envisagées, comme les reports des travaux du tram, de lignes de chemin de fer et de la construction de lycées.

Depuis le début de la crise de la sidérurgie dans les années 1970, à chaque période de crise se tient une réunion « tripartite », réunissant syndicats, patronat et gouvernement, à l'initiative de celui-ci. Exceptionnellement, la tripartite qui vient de se tenir s'est conclue par un échec.

Le gouvernement voulait modifier le calcul de l'indice des prix, appelé « l'index », en en enlevant les prix du tabac, de l'alcool et des carburants. Les syndicats ont refusé cette modification de « l'index » qui sert de base aux revalorisations salariales.

Du coup, le gouvernement propose de plafonner les augmentations pour les salaires supérieurs à 2 500 euros par mois, donc pour les plus hauts, mais les syndicats ne veulent pas laisser ainsi la porte ouverte à la fin programmée de l'échelle mobile des salaires.

Selon l'OGBL (le syndicat luxembourgeois classé à gauche), les pertes de revenus découlant des projets du gouvernement s'élèveraient à plusieurs centaines d'euros par famille.

Du fait du blocage de la tripartite, l'application des mesures gouvernementales est suspendue et les discussions reportées à l'automne.

Toutes ces mesures ont pour prétexte la crise - les dirigeants luxembourgeois ne faisant pas preuve d'imagination en la matière. Ils envisagent d'ailleurs en même temps une incitation fiscale pour les entreprises, leur permettant de payer encore moins d'impôts !

De son côté, le patronat luxembourgeois en demande plus. Il revendique la baisse du « coût » du travail - trop élevé selon lui par rapport à l'Allemagne -, plus de flexibilité, une baisse des cotisations sociales, le blocage du salaire minimum, la « réforme » des retraites et « l'assainissement » de l'assurance maladie... Rien de bien original non plus.

Cette année, les manifestations du 1er mai ont été bien suivies, témoignant de l'inquiétude des travailleurs face aux mauvais coups que prépare le gouvernement et aux licenciements qui pleuvent dans l'industrie mais aussi dans les 150 banques que compte le pays.

Sur les 25 000 employés du secteur bancaire, 1 500 ont été licenciés en 2009 suite à la crise financière, les travailleurs payant seuls la facture de la crise.

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