Après le 27 mai : L'indispensable mouvement pour les retraites02/06/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/06/une2183.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après le 27 mai : L'indispensable mouvement pour les retraites

« Une faible mobilisation qui vient valider la méthode du gouvernement » : c'est ainsi que Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a cru bon de commenter les manifestations qui ont, le jeudi 27 mai, réuni des centaines de milliers de manifestants dans les rues de nombreuses villes.

Cette indifférence étudiée n'exprime pas seulement la surdité, le mépris du ministre, mais surtout sa volonté de poursuivre des attaques concertées contre les retraites, contre le monde du travail.

Il y avait pourtant, le 27 mai, des centaines de milliers de travailleurs dans les rues, sous la pluie. 188 manifestations ont eu lieu, plus nombreuses qu'en mars, avec des milliers de personnes à Strasbourg, des centaines à Colmar et Mulhouse, des dizaines de milliers à Paris, Marseille, Toulouse, des milliers à Rennes, Nantes, Lyon, Rouen, Nice, Bordeaux... De gros cortèges d'enseignants, révoltés eux aussi par les milliers de suppressions de postes prévues et la désorganisation qui se répand dans l'Éducation, côtoyaient, dans certaines manifestations, de fortes représentations de travailleurs d'entreprises privées.

Le gouvernement n'en poursuit pas moins son offensive, l'ensemble de son projet devant être présenté du 18 au 20 juin, puis « discuté » au Parlement à partir du 7 septembre. Pendant le déroulement de ce calendrier, sa campagne pour le recul de l'âge de la retraite continue, elle aussi, indifférente à l'opinion de ceux qui sont concernés, aux sondages, aux slogans des manifestants.

Réunis le 31 mai, les dirigeants syndicaux qui avaient appelé à la journée du 27 mai ont prévu une nouvelle journée de manifestations, le jeudi 24 juin. Ce sera déjà l'été, au calendrier. Balladur, en 1993, avait justement profité de l'été pour s'en prendre à tous les travailleurs du secteur privé en augmentant le nombre d'annuités nécessaires de 37,5 à 40, mauvais coup transformé par Fillon, dix ans plus tard, l'étendant à l'ensemble des salariés, à l'exception de quelques régimes spéciaux.

À présent, il est indispensable de démontrer au gouvernement, et à Luc Chatel en particulier, qui affecte de juger le mouvement du 27 mai « très en retrait par rapport au grand mouvement de 2003 » - l'année de la « réforme » Fillon - que le 27 mai n'était qu'une étape, avant l'indispensable vague de refus, nécessaire pour envoyer les projets gouvernementaux à la poubelle.

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