À propos du film Hors-la-loi : Un passé qui ne passe pas26/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2182.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

À propos du film Hors-la-loi : Un passé qui ne passe pas

Le député UMP des Alpes-Maritimes Lionel Luca, qui s'était déjà fait remarquer en défendant « le rôle positif de la colonisation », a mobilisé le ban et l'arrière-ban des nostalgiques de l'Algérie française contre le film Hors-la-loi, projeté au festival de Cannes. Luca affirmait, sans même avoir eu besoin de voir le film, que « les jeunes qui (le) verront vont en ressortir avec la haine, convaincus que l'armée française est une armée d'assassins ».

Si c'est le cas, il s'agit alors d'une oeuvre d'utilité publique et il faut la projeter d'urgence dans tous les collèges, car c'est exactement ce que fut et reste l'armée française. D'après la presse, Hors-la-loi s'ouvre par une séquence de quelques minutes se déroulant lors des massacres de Sétif, le 8 mai 1945. Ce jour-là, l'armée française entama une répression contre la population algérienne qui fit 40 000 victimes en quelques jours. Et ce n'est là qu'un seul de ses tristes exploits en matière de massacres coloniaux.

Cette histoire n'appartient pas au passé. L'armée française est toujours sur le pied de guerre dans certaines ex-colonies et intervient sur de nombreux terrains, du Rwanda à l'Afghanistan. Le nombre et la fréquence des assassinats qu'elle commet sont une simple question d'occasion. Et il y a toujours, comme les discours de Luca le démontrent, des gens pour applaudir et emboucher le clairon.

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