Offensive patronale contre les retraites : Le tir d'artillerie continue26/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2182.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Offensive patronale contre les retraites : Le tir d'artillerie continue

Officiellement, le gouvernement n'a encore rien décidé quant à la soi-disant réforme des retraites. Pour l'instant, on serait toujours en période de « concertation ». En fait, chacun sait que le gouvernement compte repousser l'âge du départ en retraite et augmenter le nombre d'années de cotisations nécessaire pour avoir une retraite complète.

Seulement, avant de porter effectivement ce nouveau coup aux travailleurs, Sarkozy, ses ministres et, en fait, l'ensemble de l'opinion publique officielle tentent de les convaincre qu'il n'y a pas moyen de faire autrement. Cela dure depuis des mois et cela durera jusqu'à ce que la loi soit votée.

Ils répètent donc en boucle et les uns après les autres les mêmes « arguments » mensongers pour tenter de masquer la vérité toute nue : le patronat exige de cotiser de moins en moins pour les retraites, car il veut garder pour lui seul la plus grande partie du produit du travail de tous.

La semaine du 25 mai, c'était donc le tour de Xavier Bertrand, dirigeant de l'UMP, de s'y mettre en conviant les journalistes à une « convention de l'UMP sur les retraites » et en leur débitant le discours standard. Il a notamment affirmé : « Relever l'âge de la retraite est inévitable », « il faut allonger progressivement la durée de cotisation », « la capitalisation ne doit pas être un tabou ». Bertrand ne donne aucun chiffre, mais les « sources proches du dossier » chères aux journalistes, c'est-à-dire le gouvernement lui-même, laissent entendre qu'il faudra aller jusqu'à 62 ans au moins et allonger la durée de cotisation d'un trimestre par an à partir de 2011 et jusqu'à 2020. Ce qui fait qu'un salarié né en 1960 et ayant touché sa première paye à 20 ans devra travailler jusqu'à 62 ans et demi pour avoir une retraite complète. Si toutefois rien de pire n'est fait d'ici là !

Bertrand a quand même ajouté sa petite touche personnelle en déclarant : « Il faut avoir le courage de dire que les entreprises se séparent des salariés âgés parce qu'ils représentent un coût plus important .» Comment dire plus ouvertement que le patronat veut réduire les salaires et que le gouvernement fait tout ce qu'il peut pour l'y aider ?

C'est justement ce genre de phrase, ce genre de provocation ouverte à l'adresse des travailleurs, qui à un moment ou un autre déclenchera leur colère. Et, des flots de discours sur la « nécessaire réforme des retraites », il ne restera pas plus de souvenir que de ceux, vieux d'un siècle, sur « l'impossibilité » des retraites.

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