«Journée de solidarité» : Du travail non-payé et détourné par l'État !26/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2182.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

«Journée de solidarité» : Du travail non-payé et détourné par l'État !

En 2004, suite aux 15 000 décès dus à la canicule et au manque de moyens dans les maisons de retraite, le gouvernement Raffarin a imposé à tous les salariés, et uniquement à eux, une journée de travail obligatoire non payée, initialement prévue le lundi de la Pentecôte. Il s'agissait en principe de financer des actions pour les personnes âgées et handicapées.

Mais, à l'occasion de ce lundi de Pentecôte 2010, on a pu apprendre par la presse qu'une partie des deux milliards que cette journée rapporte chaque année est détournée de ses objectifs par le gouvernement.

Le président de l'Association des directeurs au service des personnes âgées (ADPA), regroupant 2 000 établissements, déclare qu'en cinq années deux milliards d'euros, sur les dix récoltés, n'ont pas été utilisés pour l'objectif initial : la création d'emplois liés à l'accompagnement des personnes âgées. Certes, un milliard a servi à rénover des maisons de retraite, palliant l'absence d'autres sources de financement. Mais surtout l'autre milliard a directement été détourné vers les caisses de l'Assurance maladie et de l'État.

Ces détournements sont confirmés. En effet, suite aux protestations d'associations, depuis janvier 2010 une mission de l'Assemblée nationale enquête sur l'utilisation de cet argent. Et d'ores et déjà la présidente PS de cette mission révèle d'importants dysfonctionnements dans la gestion de ces fonds par la Caisse nationale de solidarité autonomie. Une partie des crédits ne sont pas dépensés, malgré les besoins, et ils ne sont pas reportés d'une année sur l'autre. De plus, annuellement, le gouvernement y ponctionnerait discrètement 150 millions.

L'opacité sur ces détournements risque de se poursuivre, puisque l'enquête et les auditions de cette mission parlementaire se déroulent à huis clos, et qu'en plus des parlementaires rêvent d'imposer une seconde « journée de solidarité », en fait... pour que Sarkozy puisse honorer l'une de ses promesses électorales sur la dépendance.

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