Île de la Réunion : Le scandale de l'Arast26/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2182.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Île de la Réunion : Le scandale de l'Arast

Alors que l'aide à la personne est présentée comme étant un des secteurs créateurs d'emplois, l'Arast, une association d'accompagnement social qui employait 1 200 personnes à La Réunion, a été liquidée pour insuffisance de ressources.

Principalement financée par le Conseil général de l'île, dirigé par une présidente de l'UMP elle-même soutenue par le PCR, le PS et une droite dite sociale, l'Arast fermait donc ses portes, privant 4 387 personnes âgées dépendantes de leurs prestations indispensables, ainsi que près de 700 jeunes abandonnés.

L'Arast a creusé un déficit de 15 millions d'euros en 2009, ont affirmé les dirigeants du Conseil général. Peut-être, mais ce déficit était nécessaire puisque les dépenses de l'Arast permettaient tout de même d'aider plusieurs milliers de personnes. Si le budget du Conseil général, abondé par les impôts de la population, ne sert pas à la solidarité, alors, à quoi sert-il ? La liquidation de l'Arast est apparue comme un scandale, et ce d'autant plus que, en matière de déficit de la collectivité territoriale, l'État contribue bien plus que l'association d'accompagnement social. Il doit 328 millions d'euros au titre de la compensation financière du RMI et de l'Allocation personnalisée d'autonomie.

Le 27 novembre 2009, le tribunal de grande instance de Saint-Denis a donc prononcé la liquidation de l'Arast et le licenciement de 1 200 salariés, sans retenir aucune des neuf propositions de reprise qui lui étaient soumises. Les travailleurs de l'Arast ont alors engagé une bataille pour être payés de leurs salaires de novembre et décembre 2009 et de leurs indemnités de licenciement. À ce jour, ces indemnités ne leur sont toujours pas payées, le Conseil général et l'AGS (un organisme qui se substitue aux entreprises ou administrations défaillantes pour le paiement des indemnités de rupture) se défaussant de leurs obligations.

Sur les 1 200 licenciés, 400 sont toujours sans emploi. D'autres ont été réembauchés dans des structures privées avec des salaires inférieurs. La liquidation de l'Arast n'a donc pas fait que des victimes. Elle a aussi permis à des entreprises privées de récupérer ces marchés, avec la complicité de toute l'équipe dirigeante du Conseil général.

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