Grèce : Les attaques continuent, les grèves aussi26/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2182.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce : Les attaques continuent, les grèves aussi

Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé à Athènes le 20 mai. Ils étaient entre 10 000 et 15 000 à Thessalonique et d'autres manifestations ont été importantes dans de grandes villes du pays.

Même si la participation a été, selon la presse, moins forte que le 5 mai, les grèves ont bloqué les services publics - transports terrestres et maritimes, Banque nationale et administrations - et les travailleurs d'entreprises privées ont participé à cette journée organisée par les deux centrales syndicales du public et du privé (GSEE et Adedy). La tendance syndicale proche du PC (Pame) a, comme d'habitude, manifesté à part. La manifestation des deux confédérations s'est terminée devant le Parlement aux cris de « Bas les pattes devant l'assurance sociale », « l'austérité, ça suffit! »

Le Parlement doit en effet voter le projet de loi proposé par le gouvernement sur la retraite et la Sécurité sociale. Dimanche 23 mai, la Commission européenne a demandé au gouvernement grec des mesures supplémentaires, et surtout leur application dès 2015 au lieu de 2018. En fait, le projet est déjà une des attaques les plus dures contre le niveau de vie des travailleurs.

Il faudra quarante annuités, au lieu de trente-sept, pour avoir une retraite complète, et chaque année en moins vaudra une pénalité de 6% sur la pension dès 2011. Sous la pression de la « Troïka », comme les médias grecs appellent la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI, il serait question de baisser les pensions des divorcés et des célibataires, de retarder le versement des pensions de réversion aux veuves après 50 ans.

Le système grec des retraites est très complexe, avec une multitude de caisses et d'aménagements. Des « simplifications » sont déjà prévues par le gouvernement ; on parle d'un regroupement en trois caisses, en supprimant des régimes spéciaux. En fait, tout vise à diminuer les pensions. Dès aujourd'hui, la suppression des treizième et quatorzième mois pour les retraités, qui serait plus ou moins modulée par des primes pour les travailleurs les plus modestes, a abouti à une diminution d'au moins 15 % de leurs revenus. Deux tiers des retraités ne touchent déjà que 600 euros.

Pour faire croire qu'il ne s'attaque pas seulement aux salariés, le gouvernement a décidé de s'en prendre aux entreprises qui devraient à l'IKA, la caisse générale de Sécurité sociale, plus de 500 000 euros chacune. Il serait question de pratiquer des saisies... Comment ? Avec quels résultats, vu l'efficacité avec laquelle les impôts rentrent dans les caisses ?

Les centrales syndicales ont appelé à une nouvelle journée de grève générale le 29 mai. D'après les sondages, plus de la moitié des Grecs se disent prêts à descendre dans la rue. Ils seraient autant à dire qu'un plan d'austérité est nécessaire mais un bon nombre de « sondés » ajoutent : « Pour qui ? ». Il faudrait en effet faire payer « ceux qui se sont enrichis en volant l'argent public », comme le disent les manifestants. Et pour cela, il faudra aller encore au-delà des grèves à répétition auxquelles se limite, jusqu'à présent, la tactique syndicale.

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