Glaxo - Évreux - Les salariés toujours pas résignés13/05/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/05/une2180.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Glaxo - Évreux - Les salariés toujours pas résignés

Le 14 avril dernier, le groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK) annonçait un plan de licenciements touchant GSK de la rue Lavoisier, à Évreux. D'une part, une quarantaine de postes seraient supprimés en comptabilité et en informatique. D'autre part, le Centre d'importation et de distribution (CID) situé à Évreux, zone du Long-Buisson, fermerait à la fin de l'année 2010. Ce secteur, plate-forme de préparation et d'expédition des commandes, où travaillent près de 149 salariés, n'avait pas été touché par le plan de l'an dernier et n'avait pas fait grève. Vingt-huit salariés, victimes du plan précédent, y avaient même été mutés : sept mois après les avoir soi-disant recasés, Glaxo leur annonce un deuxième licenciement ! Les intérimaires ayant été précédemment remerciés, il s'agissait de licenciements, programmés jusqu'en 2012 et touchant près de la moitié de l'effectif.

C'est il y a un peu plus d'un an, le 8 février 2009, que le groupe avait annoncé un plan de près de 800 suppressions d'emplois sur le site rue Lavoisier d'Évreux.

Le 18 mars 2009, suite à une grève spontanée, la direction lâchait une prime de « performance » de 5 000 euros net pour tous les salariés du site, indépendamment des éventuels licenciements. Mais pour les travailleurs, ce « trésor de guerre » ne valait pas acceptation des projets de la direction. Et dès le mois suivant, pendant que les syndicalistes négociaient au siège de GSK à Marly-le-Roi (en région parisienne), les travailleurs engageaient une nouvelle grève pour l'amélioration des indemnités de licenciement.

La direction ayant peaufiné son plan antisocial, les salariés du site furent reçus individuellement. Chacun était invité à entendre le sort qui lui était réservé par la hiérarchie : licenciement prochain, ou en 2010, ou en 2011, ou bien maintien dans l'emploi... jusqu'au prochain plan.

Mais dès l'été, avec les commandes du médicament Relenza destiné à combattre la grippe H1N1, la direction embauchait des intérimaires, reportait certains licenciements, voire faisait revenir des licenciés, avec des conditions revues à la baisse, bien entendu. Dans l'usine, l'écoeurement se mêlait à la colère. De nombreux salariés, touchés ou non par le plan, quittaient l'entreprise.

On comprend donc pourquoi, dès le lendemain de l'annonce de ce deuxième plan de licenciements le 14 avril, l'ensemble du CID (sauf les intérimaires) se mettait en grève. Au bout de trois jours de grève ils obtenaient :

- 5 000 euros net de prime pour préjudice moral (c'est-à-dire ce qu'avaient obtenu en 2009 les salariés du site rue Lavoisier) ;

- le maintien de la prime d'équipe même si les horaires étaient changés ;

- une prime mensuelle de 200 euros net sous certaines conditions ;

- le non-prélèvement des jours de grève.

Bien sûr, ces primes ne remplacent pas un emploi. Mais le recul de la direction au bout de trois jours montre combien elle craint les réactions des salariés. Et le jeudi 22 avril c'étaient des salariés des services comptabilité et informatique qui débrayaient à leur tour.

La direction cherche à diviser le personnel en attaquant successivement différents secteurs et sites. Mais les travailleurs ne sont pas décidés à baisser les bras !

Correspondant LO

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