STMicroelectronics - Crolles (près de Grenoble) : La lutte a payé pour les travailleurs du nettoyage21/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2177.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

STMicroelectronics - Crolles (près de Grenoble) : La lutte a payé pour les travailleurs du nettoyage

Employées par l'entreprise de nettoyage Sin et Stès, 120 personnes travaillent dans l'usine STMicroelectronics, fabricant de circuits intégrés à Crolles. En dehors du nettoyage classique des locaux, une bonne partie de ces travailleurs interviennent en salles blanches, où il est indispensable qu'il n'y ait pas de poussière, pour assurer l'approvisionnement en matériels, produits chimiques, tenues de travail, etc. D'autres étanchent les fuites d'acides, fréquentes dans cette usine.

Depuis un certain temps, la colère couvait. À la mi-mars, certains avaient rejoint leurs collègues de l'usine Siemens de Grenoble, en grève toute une journée, contre une menace de licenciement pesant sur un délégué du personnel CGT. La direction ne voulant rien lâcher sur les salaires, la grève fut décidée le jeudi 8 avril à Crolles, à l'appel de la CGT. Les grévistes revendiquaient 100 euros d'augmentation pour tous, un treizième mois, une prime de panier de cinq euros par jour, le remplacement des salariés absents pour pallier la surcharge de travail. Et puis, ils exigeaient aussi l'annulation de la procédure de licenciement contre le délégué et le respect du droit syndical.

La grève a été suivie par 90 % du personnel pendant six jours, l'équipe du week-end s'y mettant aussi. À partir du lundi 12 avril, la dizaine de travailleurs de l'usine Siemens de Grenoble rejoignaient eux aussi la grève, en faisant le déplacement jusqu'à Crolles. Il y avait de l'ambiance devant l'usine : banderoles et drapeaux, slogans, musique, sirène et coups de klaxon, les grévistes se sont adressés quotidiennement aux travailleurs de STMicroelectronics.

Finalement mardi soir 13 avril, la direction Sin et Stès lâchait une prime annuelle de 500 euros, versée dès juin. Elle retirait la procédure de licenciement, acceptait les remplacements dès le deuxième jour d'absence et payait la moitié des jours de grève. Sentant qu'il serait difficile d'obtenir plus et voulant préserver leur unité, les grévistes ont repris tous ensemble le travail avec le moral au beau fixe. En salle blanche, ils ont été accueillis par les applaudissements des ouvriers de STMicroelectronics.

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