Réforme des retraites : Le PS à l'unisson avec la droite.21/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2177.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme des retraites : Le PS à l'unisson avec la droite.

Dans une interview parue dans Le Monde des 18-19 avril, François Hollande confirme qu'il se pose en candidat socialiste pour l'élection présidentielle de 2012 et prend position dans le débat sur la réforme des retraites.

L'ancien premier secrétaire du Parti Socialiste, pour se distinguer du gouvernement, lui reproche de ne vouloir « jouer que sur un seul paramètre : l'allongement de la durée de cotisation » qui, dit-il « ne résorbera pas le déficit d'un coup ». Mais, par-delà ces réserves purement verbales, on a bien du mal à distinguer ses positions de celles de la droite.

Il insiste sur le fait que le Parti Socialiste n'a « pas besoin d'en promettre tant et plus », manière de dire que le PS n'a pas besoin de s'engager pour mener campagne, et qu'il suffit de se servir de l'antisarkozysme qui grandit dans l'opinion pour gagner la présidentielle. Du coup, il se garde de promettre quoi que ce soit à qui que ce soit, ni aux retraités, ni aux futurs retraités.

Il se réfère, tout comme Sarkozy, aux diagnostics du Conseil d'orientation des retraites (le COR), rappelant pour s'en glorifier que cet organisme a été mis en place par un socialiste, Lionel Jospin. Quel exploit, en vérité !

François Hollande s'associe au chour de ceux qui prétendent que le financement de la retraite serait menacé par l'allongement de l'espérance de vie et évoque, pour faire face aux échéances du futur, de taxer, sans autres précisions, les stock-options, l'intéressement et la participation, mais aussi - et en fait surtout - d'augmenter les cotisations des salariés. Et il réussit ce tour de passe-passe d'affirmer, dans un seul paragraphe, qu'il ne faudrait pas revenir sur l'âge de la retraite fixé à 60 ans, car cela pénaliserait, dit-il, les salariés « obligés de cotiser plus longtemps et pour une espérance de vie à la retraite plus courte». Et il ajoute dans la foulée qu'il faudrait « allonger la durée de cotisation en fonction de l'allongement de l'espérance de vie et de la pénibilité », pour aboutir à la conclusion que « si nous vivons plus longtemps, nous travaillerons plus longtemps ». Comprenne qui pourra ! Mais derrière de tels propos tarabiscotés, il y a la claire affirmation qu'il entend placer ses pas dans les empreintes de la droite, dont la politique est de satisfaire les volontés patronales.

Hollande n'est pas seul, au PS, à tenir des raisonnements de la même eau. Manuel Valls et quelques autres nous expliquent qu'il faudrait que droite et gauche s'unissent dans une véritable union nationale sur les retraites. Mais, au sein du même parti, Benoît Hamon et d'autres par exemple font entendre un autre son de cloche qui peut sembler opposé. Ce type d'opposition est fréquent au sein du Parti Socialiste. Mais il serait bien imprudent de se fier à ces clivages, souvent à géométrie variable.

Si le PS accède en 2012 à la gestion des affaires du pays, comme il y aspire, sa face gauche et sa face droite se confondront en un seul et même profil, le profil du bon gestionnaire qu'il a toujours su être dans le passé, responsable des intérêts de la bourgeoisie, le profil qu'adoptent à l'avance les Hollande, Valls et Cie.

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