Crise : Les banquiers ne veulent pas payer21/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2177.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Crise : Les banquiers ne veulent pas payer

Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne a mis en garde les États européens qui voudraient imposer aux banques « des taxes, impôts et contributions éventuels » : ils risqueraient de « mettre en péril la reprise en cours ».

Le même argument avait été développé quelques jours auparavant, par Baudoin Prot, directeur général de BNP-Paribas et président de la Fédération des banques françaises, qui considère lui aussi « toute idée de taxe comme une fausse piste. » « La reprise économique est là, a-t-il commenté, mais elle est encore fragile. De ce fait, toute fausse manouvre sur le financement de l'économie aujourd'hui aurait des conséquences très graves ». Les banquiers ne manquent pas de culot. Car jusqu'à maintenant, la seule reprise qu'on constate, c'est celle de leurs profits. Et elle repose, essentiellement, sur la reprise de leurs activités spéculatives.

L'idée d'une mise à contribution financière des banques est effectivement agitée depuis quelque temps sous une forme ou sous une autre par les gouvernements d'Europe et des États-Unis. Après avoir mobilisé des milliards d'euros pour les sauver du naufrage avec l'argent des contribuables, c'est bien le moins qu'ils pouvaient faire vis-à-vis de leur opinion publique, si tant est qu'ils en aient réellement la volonté.

Les chefs d'État du G20, réunis à Pittsburgh en septembre 2009, ont ainsi chargé le FMI de réfléchir aux moyens de faire contribuer les banques au renflouement du système financier. Il devrait présenter ses propositions les 24 et 25 avril prochains. Le 31 mars dernier, le gouvernement allemand a adopté le principe d'une nouvelle taxe bancaire. Les gouvernements britanniques et français s'y sont eux aussi déclarés favorables. Les ministres européens des Finances, réunis à Madrid les 16 et 17 avril se sont accordés sur le principe d'une mise à contribution des banques qui s'appliquerait à l'échelle internationale, mais pas sur ses modalités d'application. Ce qui risque d'en retarder la mise en ouvre, si mise en ouvre il y a.

Pour l'instant, il n'y a que de vagues déclarations d'intention, démenties, qui plus est, par des responsables d'organismes financiers mis en place par les gouvernements eux-mêmes. Cela en dit long sur le vide de toutes ces déclarations. Les banquiers, qui sont responsables de la crise, n'ont d'ailleurs jamais rien payé. Ils continuent au contraire à bénéficier du soutien financier des États et des Banques centrales, dont le rôle est de soutenir la classe capitaliste en faisant payer les populations. Tout le reste n'est que poudre aux yeux pour masquer cette réalité.

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