Un vol manifeste : Un aller-retour Paris-Antilles à 116 500 euros31/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2174.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Un vol manifeste : Un aller-retour Paris-Antilles à 116 500 euros

Secrétaire d'État à la Coopération, Alain Joyandet était jusqu'alors un parfait inconnu du grand public. Il s'est rattrapé, à l'occasion de son voyage en Martinique pour présider une conférence internationale sur Haïti, en faisant une entrée en fanfare à la rubrique « la dure vie des ministres ». En effet il vient de se faire prendre pour avoir effectué un aller-retour Paris-Fort-de-France en jet privé facturé 116 500 euros. Excusez du peu !

« Je pense ne pas être un ministre dépensier », se défend-il. Ce monsieur est un plaisantin. Son Falcon de location, prévu pour treize personnes, en avait embarqué quatre, ce qui met leur escapade à près de 30 000 euros par passager. C'est sept fois et demi plus que le tarif de la classe affaires sur Air France. Car chez ces gens-là, non seulement on ne compte pas quand c'est aux frais de l'État, mais on envisage encore moins de voler en classe économique.

Joyandet aurait pu faire appel à l'Etec, l'organisme officiel qui met à disposition des ministres des avions gouvernementaux quand même un peu moins coûteux que ceux du privé. Mais le cabinet du secrétaire d'État prétend qu'aucune solution n'aurait répondu à ses « contraintes de calendrier ».

En fait, Joyandet voulait ne pas manquer le premier Conseil des ministres remanié de l'après-claque prise par la droite aux régionales. Arrivé à temps pour figurer sur la traditionnelle photo du perron de l'Élysée, il a eu tout loisir de se livrer à quelques comparaisons chiffrées avec ses collègues, puisque les ministres « ont de plus en plus recours à l'utilisation de jets privés », selon René Dosière, un député PS qui s'est fait une spécialité d'épingler le train de vie des gouvernants.

Les mêmes qui, Sarkozy et Fillon en tête, vont répétant à la population qu'elle doit se serrer la ceinture, car les caisses de l'État sont vides...

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