Mesures contre l'absentéisme scolaire : Démagogie et inefficacité31/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2174.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mesures contre l'absentéisme scolaire : Démagogie et inefficacité

Après Sarkozy, c'est au tour du ministre de l'Éducation nationale, Luc Chatel, de prétendre partir en guerre contre l'absentéisme scolaire en appliquant la suppression du versement des allocations familiales aux parents d'enfants trop absents à l'école.

Il existe déjà une loi, celle du 31 mars 2006 qui le prévoit, mais elle ne serait pas efficace. L'idée du gouvernement, si l'on peut parler d'idée, serait de laisser aux préfets la responsabilité de prendre la sanction. Certes ce problème qui concerne essentiellement les jeunes de classes populaires existe et il est important. Mais d'abord, on ne peut que douter de l'efficacité de telles mesures pour le résoudre. Ensuite, obliger les élèves à être présents est une condition qui n'est certainement pas suffisante pour apprendre correctement. À l'école primaire, les élèves sont présents, mais nombre d'entre eux ne savent ni lire, ni écrire correctement lorsqu'ils arrivent au collège. Et ce n'est certainement pas en supprimant des milliers de postes dans l'éducation, comme le fait le gouvernement, que la situation va s'améliorer.

Quand à la fin du 19e siècle fut votée la loi sur l'obligation scolaire, qui visait à contraindre les parents à envoyer leurs enfants à l'école plutôt que de les faire travailler dans les champs, ce furent des milliers d'instituteurs qui furent embauchés, et autant d'écoles qui furent construites dans les villages.

En fait, l'absentéisme scolaire, le gouvernement s'en moque éperdument. Ce qui l'intéresse, c'est de brosser son électorat dans le sens du poil, en rendant responsables de tout les seuls parents des classes populaires. Et pour de nombreuses familles très modestes, voire pauvres, pour celles qui sont frappées par le chômage, la suppression d'un mois d'allocation familiale est lourde de conséquences pour toute la famille.

Oui il serait souhaitable que les jeunes des classes populaires aient le goût des études, aient envie d'acquérir cette culture qui permet de comprendre comment cette société fonctionne et qui donne parfois envie de la changer de fond en comble. Et dans ce cas, les Sarkozy et Chatel préféreraient à coup sûr que les élèves sèchent les cours.

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