Expulsions de travailleurs immigrés : Acharnement des autorités préfectorales31/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2174.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Expulsions de travailleurs immigrés : Acharnement des autorités préfectorales

L'expulsion de Guilherme Hauka Azanga, un père de famille angolais résidant à Lyon, a soulevé l'indignation du MRAP, du Réseau éducation sans frontières, mais aussi, au-delà, des parents et enseignants de l'école où sont scolarisés trois de ses quatre enfants, comme elle a soulevé celle de tous ceux qui assistent à l'acharnement des préfectures, celle du Rhône dans ce cas, dans l'application de la politique de chasse aux immigrés voulue par le gouvernement français.

Ce père de famille angolais vit et travaille en France depuis huit ans, mais en 2009 la préfecture refuse de lui donner un titre de séjour. Le 19 janvier 2010, il est arrêté et placé en rétention, puis finalement expulsé le 30 janvier. Mais il refuse d'embarquer. Il est alors condamné à deux mois de prison pour cela. À sa sortie de prison le 18 mars, il est de nouveau emmené pour être expulsé. Mais lors d'un transbordement sur un autre vol, à Francfort, le pilote refuse de décoller car ce passager est embarqué sous la contrainte. De ce fait, il est rapatrié en France par la police et enfermé au centre de rétention de Lyon Saint-Exupéry. Finalement, il est libéré le samedi 20 mars par un juge des libertés et de la détention, pour irrégularités de procédure, mais il reste alors toujours sous la menace d'une nouvelle arrestation en vue de son expulsion. Le jeudi 25 mars, à 8 h 30, des policiers font irruption chez lui de manière brutale, cassant sa porte d'entrée, et l'arrêtent à nouveau sous les yeux de sa compagne et de ses enfants, pour l'emmener une nouvelle fois au centre de rétention.

Cette histoire n'est malheureusement pas un fait isolé. Les expulsions de ces femmes et de ces hommes sont profondément injustes, et elles le sont encore plus pour ceux dont la famille vit en France et dont par conséquent les enfants, souvent nés et scolarisés dans le pays, peuvent se retrouver brutalement sans leur père ou sans leur mère.

La xénophobie répandue par la politique des Sarkozy et Besson en matière d'immigration donne des ailes à des réactionnaires hauts placés dans l'administration, préfets et autres. Mais heureusement, ces expulsions révoltent toute une partie de la population, parents, enseignants, collègues de travail, voisins, pilotes qui, comme ils peuvent, tentent de s'y opposer.

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