Droit de vote des étrangers : La France, lanterne rouge de l'Europe ?31/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2174.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Droit de vote des étrangers : La France, lanterne rouge de l'Europe ?

Le 25 mars, après le deuxième tour des élections régionales, les députés ont débattu d'une proposition de loi déposée par le PS et les Radicaux de gauche accordant le droit de vote lors des élections municipales aux étrangers non ressortissants européens résidant en France.

Cette proposition, pas vraiment nouvelle, limite ce droit aux élections municipales, scrutin pour lequel les ressortissants de l'Union européenne sont déjà électeurs, et éligibles, depuis 2001. Cette fois, il s'agit d'élargir la loi à des électeurs potentiels qui résideraient depuis cinq ans au moins sur le territoire français.

La majorité des pays de l'Union européenne ayant déjà instauré totalement ou partiellement ce droit, le débat du Palais Bourbon avait tout du combat d'arrière-garde sur les bancs de la majorité sarkozyste. Alors que l'enjeu est, tout simplement, comme le disait la rapporteure PS de la proposition, de « permettre à tous ceux qui vivent et travaillent légalement en France depuis cinq ans de prendre part à la vie de leur cité en votant aux élections locales », il s'est trouvé dans la majorité des voix bien réactionnaires pour s'opposer à une proposition pourtant minimale.

Ainsi a-t-on vu un député très à droite s'opposer au projet de loi sous prétexte que dès lors que les étrangers pourraient participer à la vie politique sans être des citoyens, ils n'auraient plus de raison de chercher à s'intégrer en demandant leur naturalisation.

Pourtant Sarkozy, Hortefeux ou Besson se sont, à un moment ou à un autre, déclarés favorables... à long terme à un droit de vote des étrangers aux élections locales. Comme le PS l'a fait depuis des décennies sans jamais passer aux actes.

Pourtant, ce droit de vote est un dû à tous ceux qui travaillent, cotisent, paient des impôts. À l'égard de ce droit minimum, évident, que d'autres pays ont déjà accordé aux résidents étrangers, y compris pour des scrutins nationaux, la France demeurera-t-elle, en raison de la lâcheté de son personnel politique, dans le peloton de queue ?

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