Continental : En route pour la Tunisie avec... 137 euros !31/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2174.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental : En route pour la Tunisie avec... 137 euros !

600 salariés de l'usine Continental de Clairoix ont cru à une mauvaise blague en recevant une lettre de la direction dans laquelle celle-ci leur proposait un poste à l'usine Continental de Bizerte, en Tunisie, en 3x8, pour un salaire de 260 dinars, soit 137 euros par mois, mais, cerise sur le gâteau, payé 13 mois. Il faut savoir que les salaires moyens actuellement pratiqués en Tunisie sont plus du double de ce qui était proposé.

Tout cela ressemble à une grossière provocation. En effet la lutte des travailleurs de Continental, qui a suivi l'annonce de la fermeture de l'usine en mars 2009, a été âpre et déterminée. L'accord final conclu en juin 2009, avec Continental et l'État, stipulait que Continental s'engageait, avant le 31 décembre 2011, date butoir de la prolongation des contrats de travail dans le cadre d'un congé de mobilité, à reclasser 80 % du personnel à 80 % du salaire net touché par les salariés.

Et cela ressemble d'autant plus à une provocation que cette lettre a été envoyée juste après une manifestation de salariés de Continental qui avaient envahi les bureaux de la direction pour exiger un changement de cap et le respect des engagements signés en matière de reclassement. En effet la direction n'aurait fait réaliser elle-même qu'une dizaine de reclassement d'ouvriers.

Le contre-effet de cette lettre a été de renforcer la mobilisation et la détermination d'engager la lutte si nécessaire. C'est ce qu'ont affirmé avec force plus de 300 salariés réunis le lundi 29 mars devant l'usine.

Un ultimatum a été posé à la direction de Continental France qui se trouve à Sarreguemines, usine de 1 300 personnes où la direction essaye d'arracher sous la menace de fermeture, mais face à des ouvriers qui résistent, 10 % d'heures supplémentaires travaillées mais non payées.

Des réponses de la direction découleront les actions qui seront entreprises. Avec en ligne de mire également l'État, lui aussi signataire des accords de juin 2009, et qui vient brutalement, a posteriori, de prendre officiellement fait et cause pour la fermeture de l'usine, en négation de tout ce qu'il avait dit jusqu'ici.

Les salariés de Continental sont toujours là et bien là !

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