Assistance Publique-Hôpitaux de Paris : L'exaspération du personnel31/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2174.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Assistance Publique-Hôpitaux de Paris : L'exaspération du personnel

L'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé de porter plainte après les récentes rétentions de cadres par des membres du personnel et des syndicalistes hostiles à la restructuration du groupe.

Deux directrices et trois autres cadres ont en effet été retenus quelques heures par des grévistes à l'hôpital René-Muret-Bigottini de Sevran (Seine-Saint-Denis). Les grévistes de cet hôpital spécialisé en gériatrie protestent contre le plan de regroupement de René-Muret avec deux autres établissements du département, Avicenne (Bobigny) et Jean-Verdier (Bondy) et contre les suppressions de postes que cette fusion implique.

Des membres du personnel de l'hôpital Cochin (Paris 14e) ont également retenu le secrétaire général de l'établissement. Le 12 mars, les directrices d'Emile-Roux (Limeil-Brevannes) et de Henri-Mondor (Créteil), puis le 18, celle de Charles-Foix (Ivry-sur-Seine) avaient connu le même sort.

Le malaise qui s'exprime aujourd'hui est le résultat de la politique menée par la direction. Le personnel des hôpitaux de Paris, comme celui des autres hôpitaux, subit de plein fouet les restrictions budgétaires, avec comme conséquences l'aggravation des manques d'effectifs, la multiplication des heures supplémentaires, la dégradation des conditions de travail et la stagnation des salaires. Le rapport sur les comptes de l'AP-HP pour 2009 ne nie pas cette réalité puisqu'il reconnaît la suppression de l'équivalent de 600 postes à plein-temps. Et le plan de restructuration de l'AP-HP, qui pourrait supprimer encore 3 000 à 4 000 emplois d'ici 2014, n'est pas fait pour calmer le mécontentement.

Certains cadres et la direction de l'AP-HP s'offusquent que le personnel multiplie ses rétentions, invoquant le fait qu'un hôpital n'est pas une usine de production. Mais qui introduit les mêmes méthodes de gestion, qui n'a que les mots d'impératifs budgétaires et de déficit à la bouche pour justifier les refus d'embauches et toutes les restrictions ?

Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que l'exaspération du personnel se manifeste, ici par des grèves, là en retenant ceux qui contribuent à mettre en oeuvre cette politique. Et on ne peut espérer qu'une chose, c'est que ces mouvements s'amplifient et s'étendent !

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