Après le 23 mars : Le 1er mai, et après ?31/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2174.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Après le 23 mars : Le 1er mai, et après ?

Alors que nombre de militants et de travailleurs étaient en attente d'une proposition des confédérations syndicales faisant suite à la journée du 23 mars, qui avait surpris par le nombre de manifestants dans la rue ce jour-là ; alors que L'Humanité du 30 mars faisait sa Une sur les résultats d'un sondage qui montrait que « 63 % des Français réclament de nouvelles mobilisations », la réponse des confédérations est loin d'avoir été à la hauteur de cette attente.

Réunies le 20 mars, sans FO et SUD, elles ont décidé de « faire du 1er mai le deuxième temps fort de mobilisation après le 23 mars », une « mobilisation » elle-même précédée d'une journée d'action le 20 avril qui, a déclaré un participant de cette réunion, « prendra la forme d'initiatives TRÈS (c'est nous qui soulignons) locales pour interpeller le gouvernement ». Pour montrer la détermination des travailleurs, choisir le samedi 1er mai, jour férié et marqué par des défilés traditionnels, chaque année, ce n'est pas ce qu'il y a de plus entraînant, ni de plus convaincant. On se souvient d'ailleurs que le 1er mai 2009, qui avait été choisi pour prolonger les mobilisations massives du 29 janvier et du 19 mars n'avait pas été une réussite. Les dirigeants syndicaux veulent-ils reproduire ce même scénario ?

Ils veulent, ont-ils annoncé, établir pour le 20 avril une déclaration commune destinée à « interpeller le président de la République dans le cadre du prochain sommet social décidé par Sarkozy pour début mai ». Une fois de plus, c'est Sarkozy qui fixe les échéances et qui, de sommet social en sommet social, établit le calendrier des échéances, fixe celles des confédérations, impose les ordres du jour et dicte ses conclusions dans ces sommets qui reviennent régulièrement. Et finalement, comme on a pu le voir lors des sessions précédentes, ils n'accouchent même pas d'un souriceau.

Mais pour interpeller Sarkozy sur quel ton et surtout pour exiger quoi ? Les dirigeants syndicalistes se gardent d'en informer les travailleurs. Ils choisissent, semble-t-il, d'en réserver la primeur à Sarkozy qui s'en moque éperdument, de la même façon qu'il se moque des résultats des élections, quand elles sont en sa défaveur.

Néanmoins, il faut que tous ceux qui souhaitent sincèrement que la voix du monde du travail se fasse entendre le plus puissamment possible militent pour faire de la participation à cette journée une réponse forte à la politique patronale relayée par le gouvernement, qui voudrait mettre la classe ouvrière à genoux. Pour signifier du même coup aux directions syndicales qu'une fraction de plus en plus importante des salariés ne se satisfait pas des choix confédéraux, qui programment des journées qui se succèdent selon un rituel qui n'offre jamais de perspective préparant une contre-offensive nécessaire, de plus en plus large et de plus en plus générale, du monde du travail.

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