Siemens - Saint-Chamond et Savigneux (Loire) : La lutte contre le plan de restructuration continue12/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2167.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Siemens - Saint-Chamond et Savigneux (Loire) : La lutte contre le plan de restructuration continue

Les travailleurs des deux sites ligériens de Siemens VAI MT continuent depuis quinze jours leurs actions pour s'opposer au plan du géant allemand de supprimer 274 des 604 emplois actuels et de fermer le site de Saint-Chamond.

Il y a eu une opération escargot sur l'autoroute A72, entre les deux sites, un rassemblement devant la préfecture de Saint-Étienne avec manifestation improvisée dans les rues de la ville, une délégation pour aller soutenir les 150 travailleurs du groupe suédois Akers qui retenaient leur directeur pour protester contre leur licenciement, une visite au président socialiste de la région Rhône-Alpes et une autre à l'assemblée générale de Saint-Étienne Métropole.

Le jeudi 28 janvier, plus de deux cents salariés des deux sites se sont invités à la « grand-messe » du président de Siemens-France, qui réunissait ses cadres de la région dans un grand hôtel de la banlieue lyonnaise.

Ce monsieur trouva préférable de recevoir les salariés pour une séance de questions-réponses mais, qualifié plutôt pour le baratin, il esquiva les critiques avec de pauvres arguments du genre : ce n'était pas son secteur qui licenciait dans la Loire.

D'autres actions ont eu lieu au fil des jours, comme des visites aux vingt directeurs (pour un effectif de 604 personnes) non touchés par le plan et qui, par leur attitude et leur silence, sont considérés comme complices de la direction.

Pendant ce temps, le président-directeur - qui s'est placé, depuis août, sous la protection permanente de vigiles - envoyait deux huissiers à la réunion d'un Comité d'entreprise extraordinaire où les travailleurs s'étaient invités.

Le 4 février, la journée a été chaude. Le matin, sur le site de Savigneux, les ouvriers ont arrêté le travail, entraînant avec eux les employés et les cadres. L'usine a été arrêtée et une manifestation a bloqué un rond-point où 90 croix en bois sont été plantées, symbolisant les 90 licenciements annoncés.

En même temps, à Saint-Chamond, se préparait la journée « ville morte ». À quatorze heures, les cloches des églises ont sonné et les commerçants baissaient leurs rideaux. La foule des manifestants est passée dans la rue principale, en noir et portant des masques blancs et des pancartes indiquant : « Siemens tue mon emploi ». Une série de six tableaux se sont succédé sur le thème : « de la résignation à la révolte .» Au final, les centaines de manifestants, le poing levé, hurlaient leur refus d'être jetés à la rue.

La journée s'est poursuivie par une assemblée générale devant le site Siemens, décidant d'envoyer une forte délégation vers le site de Savigneux, toujours en grève. Enfin, la semaine s'est terminée par une autre visite à une réunion des directeurs avec la directrice des Ressources humaines.

À mesure que l'échéance du 12 février fixée par Siemens pour la mise en oeuvre de son plan approche, la colère des travailleurs s'accroît : la fermeture du site de Saint-Chamond et les licenciements sur les deux sites ne passent pas facilement.

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