Raffinerie des Flandres Total - Dunkerque : La grève continue12/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2167.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Raffinerie des Flandres Total - Dunkerque : La grève continue

La grève des travailleurs de la raffinerie Total de Dunkerque continue. Commencée le 12 janvier, elle bloque toujours l'alimentation et la production de carburants et de fuel domestique.

Le 1er février, la direction du groupe avait claironné qu'elle « mettrait tout sur la table », mais elle a repoussé à la fin du premier semestre l'annonce de ce que deviendront les 370 travailleurs de Total et les 450 sous-traitants employés sur le site.

Depuis, Total a dit clairement qu'il n'y aura plus de raffinage de pétrole brut à Dunkerque. Mais alors, quoi ? Un centre d'assistance technique, composé d'équipes mobiles se déplaçant sur les sites français et européens lors des grandes révisions des installations et pour des opérations de maintenance ? Un autre centre, pour la formation du personnel de Total aux métiers du raffinage ? À condition pour les travailleurs d'accepter une mobilité complète ou de changer de métier pour devenir enseignants, ce à quoi le personnel ne croit pas. Ou bien est-ce que ce sera un terminal méthanier, en partenariat avec EDF, qui permettrait quelques emplois... en 2014 ?

Mais le tout ne représenterait encore qu'une partie des emplois de Total Dunkerque. Quant à être mutés dans une raffinerie d'autre région, les grévistes répondent que Total supprime des emplois dans le raffinage depuis longtemps, et partout, et que ce ne serait que repousser un peu les échéances. L'usine GPN de Mazingarbe, dans le Pas-de-Calais, filiale du groupe Total, prévoit ainsi 63 suppressions de postes sur 238.

Le sort des 450 travailleurs sous-traitants n'est, lui, même pas évoqué par Total. Total a artificiellement créé deux statuts de travailleurs à l'intérieur de l'entreprise et ainsi il veut sous-traiter aussi les licenciements.

Estrosi, le ministre de l'Industrie, soutient la direction de Total en déclarant à France-Info le 8 février que Total aurait pris l'engagement de conserver l'ensemble des emplois directs et de sous-traitants sur le site de Dunkerque... Un mensonge de plus ! Ce qui dérange le gouvernement, ce n'est pas la politique de Total, c'est seulement le moment de l'annonce de la suppression massive d'emplois à quelques semaines des élections régionales, surtout par une entreprise qui annonce parallèlement des bénéfices de plus de huit milliards d'euros pour 2009. Et les prétendues pressions et menaces du gouvernement envers Total n'ont aucune réalité.

Pour défendre leur avenir, c'est la grève des travailleurs de Total qui compte. Jeudi 4 février, 2 000 manifestants se sont retrouvés à Dunkerque, pour la défense de l'emploi et en solidarité avec les grévistes de Total. Une nouvelle manifestation est prévue le vendredi 12 février à 15 h, place Jean-Bart à Dunkerque, encore plus nombreuse, on le souhaite. Enfin, le 17 février, l'ensemble des personnels des cinq autres raffineries de Total en France est appelé à la grève par l'intersyndicale CGT-SUD-CFDT-CFE-CGC.

Derrière l'avenir des travailleurs de Dunkerque, c'est celui de tous les travailleurs de Total et des sous-traitants en France qui est en question.

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