Ikea : Assez des salaires trop bas !12/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2167.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ikea : Assez des salaires trop bas !

Samedi 6 février, plusieurs magasins du groupe d'ameublement Ikea étaient touchés par un mouvement de grève portant principalement sur les salaires.

Certains magasins n'ont pu ouvrir notamment celui de Thiais (Val-de-Marne). À Gonesse (Val-d'Oise), la moitié de l'effectif du jour était en grève, soit 78 travailleurs. D'autres magasins ont pu fonctionner, à Vélizy (Yvelines), Grenoble ou Montpellier, mais l'activité était perturbée. Dans certains points de vente, les responsables ont dû remplacer les caissiers grévistes. À Bordeaux-Lac, 70 travailleurs ont débrayé pendant deux heures et manifesté à la mi-journée devant le magasin.

À Franconville (Val-d'Oise), les grévistes étaient d'autant plus remontés que, l'an dernier, ils avaient touché une prime d'intéressement de 1 500 euros, et que cette année elle ne sera que de 400 ou 450 euros. Trois jours après, ils étaient encore en grève.

Les syndicats du groupe, CGT, CFDT et FO, dénoncent le faible niveau des salaires proposés dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. La direction ne propose en effet qu'un minuscule 1,2 % d'augmentation et, de plus, sous la forme d'augmentations individuelles ou au mérite. « Cette hausse ne couvre même pas celle de la mutuelle », a remarqué un salarié du groupe. Les syndicats demandent donc une augmentation d'environ 4 % pour tous.

Les salariés sont d'autant plus remontés que, selon les syndicats, Ikea France aurait réalisé 52 millions d'euros de bénéfice en 2009. Un chiffre que la direction refuse de confirmer ou d'infirmer. Pour justifier sa proposition pour les salaires, elle se contente d'invoquer la crise et une conjoncture difficile. Si le fondateur d'Ikea a l'habitude, à Noël, de s'adresser à ses salariés comme à « sa chère famille », pour les salaires, et le reste de l'année, il préfère visiblement une famille se contentant de peu.

Il n'empêche que l'exploitation des salariés du groupe Ikea, où on impose volontiers le travail partiel, qui diminue encore le niveau des rémunérations, a permis à son propriétaire Ingvar Kamprad de devenir l'un des hommes les plus riches du monde, avec une fortune évaluée, selon les sources, entre trente-trois et soixante-dix milliards de dollars.

Originaire de Suède, le fondateur de cette marque, qui compte deux cents magasins dans une trentaine de pays et emploie 70 000 salariés, fuit le fisc depuis 1974. Après quelques années au Danemark, il a trouvé refuge en Suisse depuis plus de trente ans.

Avec toute cette fortune accumulée, le groupe Ikea a largement de quoi verser des salaires décents à ses employés. Et ceux-ci ont bien raison de l'exiger.

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