Sarkozy à Davos : Un sermon sur la montagne qui ne fait pas trembler la finance03/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2166.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy à Davos : Un sermon sur la montagne qui ne fait pas trembler la finance

Sarkozy peut remercier les organisateurs du forum économique mondial réuni à Davos entre le 27 et le 31 janvier. En le chargeant du discours inaugural, ils lui ont permis d'endosser à nouveau son costume de pourfendeur des dérives du capitalisme.

Sarkozy s'est retrouvé « en terrain hostile », a commenté sans rire Le Monde. Mais comment croire - ne serait-ce que l'instant d'un discours - que Sarkozy était en territoire ennemi dans la très huppée station de ski alpestre où était rassemblé le gratin de la finance et de l'industrie de la planète ? Il était parmi les siens, mais à sa place, c'est-à-dire à faire son numéro de bateleur.

Le richissime auditoire a écouté, plus ou moins poliment nous dit-on, les leçons de morale sarkoziennes, sur « les profits exorbitants de la finance »et « des banquiers qui ne font plus leur métier, mais qui spéculent »

Et Sarkozy de prévenir ce club de milliardaires que « nous sauverons le capitalisme en le refondant, en le moralisant ». Comment ? Eh bien, dans sa réponse le ridicule le dispute au dérisoire : « La France, qui présidera le G8 et le G20 en 2011, inscrira à l'ordre du jour la réforme du système monétaire international. » Sarkozy prend décidément tout son temps : c'est à Toulon en septembre 2008 qu'il a parlé de la nécessaire moralisation du capitalisme, et il nous annonce maintenant qu'il faudra attendre 2011 pour discuter d'une prétendue réforme du système monétaire international !

Et puis depuis l'éclatement de la crise financière en 2008, qu'ont fait Sarkozy et son gouvernement pour « réguler » l'activité des banques en France ? Rien, tout simplement.

À Davos, Sarkozy n'a évidemment fait trembler personne. Par contre il a réussi à déclencher les rires, lorsqu'il a déclaré que les banques ne s'étaient pas trompées de guichet pour recevoir le soutien financier de leur État national.

À force d'entendre parler de la nécessité de contrôler les banques, souhaitons que les travailleurs et les populations prennent ces objectifs au sérieux pour les imposer aux financiers et aux capitalistes.

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