Raffinerie des Flandres - Total Dunkerque : Total reporte la fermeture... après les Régionales03/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2166.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Raffinerie des Flandres - Total Dunkerque : Total reporte la fermeture... après les Régionales

Lundi 1er février, plusieurs centaines de travailleurs des raffineries de Total et des industries chimiques se sont regroupés devant la tour de la Défense, près de Paris, où se tenait le Comité central d'entreprise pour soutenir leurs camarades de la Raffinerie des Flandres de Dunkerque, menacée de fermeture. Ils ont ensuite occupé le rez-de-chaussée de la tour Total.

La raffinerie de Dunkerque est à l'arrêt depuis le 14 septembre 2009. En quatre mois, la direction a évoqué des explications et des projets divers, pour parler finalement en décembre de fermeture du raffinage à Dunkerque. Le 12 janvier 2010, les travailleurs de Dunkerque se sont mis en grève pour obliger la direction à dire ce qu'elle prévoit, défendre leur emploi et celui des 450 sous-traitants employés régulièrement sur le site. Depuis, ils bloquent l'alimentation et la production restante de la raffinerie.

Fin janvier, les dirigeants de Total disaient que le 1er février, « ils mettraient tout sur la table ». Mais le jour dit, ils ont reporté l'annonce de leur décision « à la fin du premier semestre ». Personne n'est dupe, ce report est dû à l'intervention du gouvernement qui n'a pas voulu assumer dans cette période électorale la fermeture de la raffinerie, les 800 emplois supprimés de la part d'un trust qui s'apprête à annoncer plus de 8 milliards d'euros de profit en 2009, après 14 milliards en 2008. Un trust qui, durant les huit dernières années, a dépensé 28 milliards d'euros pour racheter ses actions et en accroître le cours pour le bénéfice des actionnaires. Les régionales passées, Total pourra faire ce qu'il veut...

Pour les manifestants, la suppression de la grande révision de la raffinerie, prévue en mars prochain et qui devait mobiliser pendant des mois 4 000 personnes, est significative de la volonté de Total de fermer la raffinerie.

Quant aux « solutions de remplacement » que Total assure vouloir mettre en place pour une partie du personnel : création d'un centre d'assistance technique, d'une école de formation, d'une participation au futur terminal méthanier d'EDF, les travailleurs n'y croient pas. Ils n'oublient pas que Total est le champion des promesses non tenues. La direction dit que tous les travailleurs de Total-Dunkerque conserveront un emploi. Mais où et à quelles conditions ? Des activités de sous-traitance comme la cantine et le nettoyage seraient maintenues. Mais que deviendront les autres travailleurs de la sous-traitance ?

La politique de fermeture des raffineries de Total n'est pas nouvelle. L'an passé, elle a supprimé 555 emplois dans les activités de raffinage et elle ferme cinq dépôts. Total se justifie en parlant de baisse de la consommation, de sur-capacités du raffinage en France. Mais apparemment, cela ne l'empêche pas de faire des profits.

La grève, la mobilisation des travailleurs de Dunkerque ont obligé les patrons et le gouvernement à ne pas annoncer la fermeture de la raffinerie. Pour imposer que chaque travailleur de Total et de la sous-traitance conserve effectivement un emploi, il faudra que cette mobilisation continue et s'amplifie.

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