France Télécom : Un changement en surface03/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2166.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom : Un changement en surface

Stéphane Richard remplacera l'actuel dirigeant de France Télécom Didier Lombard dès le 1er mars, alors que le départ de celui-ci n'était initialement prévu que pour l'année prochaine. Les salariés de France Télécom ne regretteront pas le départ de celui qui avait parlé de la « mode des suicides », mais ils n'ont pas non plus d'illusion à se faire sur la promotion de celui qui, il y a quelques mois encore, dirigeait le cabinet de la ministre de l'Économie, Christine Lagarde.

Placé sur la sellette cet automne, France Télécom s'efforce de changer de langage. Ce ne sont pas les actes de désespoir eux-mêmes, ni même les informations sur le « stress » parues dans la presse qui poussent ses dirigeants à une certaine modération, mais les quelques réactions collectives des travailleurs face à sa politique qui s'étaient alors exprimées, en Rhône-Alpes et dans d'autres régions.

La « mobilité non souhaitée » doit devenir « exceptionnelle », a déclaré Stéphane Richard, le nouveau PDG. Il reconnaît ainsi que les mutations forcées ont été la règle. Dans ses propos, il est souvent question de « refonder l'entreprise ». Dans les réunions dites de « refondation » organisées par la maîtrise, des collègues en profitent parfois pour vider leur sac, et il est bien rempli. Les entretiens individuels ne sont pas supprimés, il est simplement recommandé à la hiérarchie de les mener « humainement ». Richard se vante aussi d'avoir « donné vingt minutes par jour à chaque salarié sur les centres d'appels pour se connecter et se déconnecter ». « C'est énorme », a-t-il ajouté, oubliant que les vingt minutes en question ne sont que le strict respect de la réglementation qui, visiblement, n'était pas respectée par France Télécom.

Bref, les changements sont superficiels, mais la direction est conduite à une certaine prudence. Elle sait que si la colère ne s'est pas propagée à l'ensemble des travailleurs de France Télécom, ceux-ci sont loin de porter dans leur coeur le management et la direction, comme l'a confirmé l'enquête menée à la demande de France Télécom par un cabinet extérieur. Une des réponses qui, parait-il, l'a le plus inquiétée, est qu'il y a bien peu de salariés pour exprimer une quelconque fierté de travailler à France Télécom !

Si les travailleurs mettent à profit cette période pour se réunir et discuter des problèmes collectifs, cela serait un gage pour l'avenir face à une direction qui, lorsqu'elle s'adresse à la presse financière, réaffirme le maintien de ses objectifs de rentabilité grâce à « la poursuite des programmes d'économies ».

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