France Télécom : C'est aussi un fabricant de chômeurs03/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2166.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom : C'est aussi un fabricant de chômeurs

La privatisation de France Télécom et sa cotation en Bourse à partir de 1997 par le ministre socialiste des Finances d'alors, Strauss-Kahn, s'était accompagnée d'un plan de suppressions d'emplois par non-remplacement des retraites et des préretraites à 55 ans ainsi que les départs vers les filiales. De plus, l'application des 35 heures à la sauce Aubry, ministre socialiste du travail, s'était effectuée à partir de la fin 1999 presque sans embauche pour compenser la diminution du temps de travail.

À partir de 2002, la continuité dans les restrictions de personnel fut assurée par les gouvernements de droite. Aux plans de départs volontaires en préretraites ont succédé, ces dernières années, les pressions pour que les travailleurs qui ne font pas l'affaire aux yeux de leur hiérarchie soient « volontaires » pour quitter France Télécom. Les suppressions d'emplois culminèrent avec le plan NExT (nouvelle expérience des télécommunications !) qui supprima 22 000 emplois sur trois ans, de 2006 à fin 2008. Durant cette période, tout était bon pour faire partir. Soit vers la fonction publique malgré les diminutions d'effectifs qui s'intensifiaient, soit pour inciter les partants à créer leur entreprise, soit en les poussant vers la retraite avec des aides distribuées individuellement. Cette nouvelle réduction d'effectifs, associée aux restructurations de services et à des fermetures de centres, n'est pas pour rien dans l'augmentation du nombre de suicides. C'est le couronnement de toute une politique qui, combinée avec le développement de la sous-traitance, a fait passer les effectifs de France Télécom de 150 000 à 100 000 en quinze ans.

Dans cette course folle, des travailleurs qui se retrouvent de moins en moins nombreux s'épuisent nerveusement au travail, soumis aux pressions que la direction transmet à la hiérarchie, et rêvent parfois d'y échapper en prenant une retraite anticipée. Pendant ce temps, des chômeurs ne trouvent pas de travail ou se voient contraints d'en accepter un, même s'il est sous-payé, ce qui pèse sur l'ensemble des salaires.

Une telle absurdité ne se justifie que par le souci de préserver les dividendes versés aux actionnaires. Il faudrait au contraire une diminution de la charge de travail de chacun pour permettre un partage de travail entre tous avec maintien du salaire. Cela nécessite un plan d'embauche qui dépasse de loin le nombre de départs et de temps partiels.

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