Fin du débat sur «l'identité nationale» : Sarkozy et Besson manquent leur coup03/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2166.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fin du débat sur «l'identité nationale» : Sarkozy et Besson manquent leur coup

La baudruche du « débat sur l'identité nationale » s'est dégonflée au fil des mois. Elle est désormais tellement à plat que le ministre Besson ne présentera pas le rapport de synthèse final, prévu le 4 février. Il y aura peut-être un séminaire gouvernemental à ce propos mais à une date à la fois ultérieure et inconnue... Bref, le coup a manqué et on ne peut que s'en réjouir.

Ce prétendu débat avait été lancé par le gouvernement pour faire diversion face aux questions réelles posées à la population par les conséquences de la crise. Dans la perspective des élections régionales du 14 mars, Sarkozy voulait éviter, autant que faire se peut, que l'on parle des milliards offerts aux banquiers, des plans de licenciements devant lesquels il reste les bras ballants, du recul de l'âge de la retraite, des suppressions de postes dans la fonction publique, bref de sa responsabilité directe dans la dégradation des conditions de vie de la population.

Il avait donc utilisé le sujet rebattu des « étrangers » et des risques qu'ils feraient courir aux bons Français de souche. Car, au delà des mots ronflants, de l'appel à « l'identité nationale », à la « République » et autres tartes à la crème, c'est bien cela qu'il s'agissait de sous-entendre : haro sur les immigrés ! Et si en plus cette propagande nauséabonde pouvait conserver à l'UMP les voix prises au Front National en 2007, c'était tout bénéfice.

Battant les estrades, entouré de policiers dans la « jungle de Calais », commentant le référendum suisse sur les minarets, occupant la une des journaux et les écrans de télévision, le ministre de l'Identité nationale Besson s'était donc multiplié. Mais malgré tous ses efforts, son prétendu débat n'a mobilisé qu'un petit nombre de réactionnaires, généralement membres de son parti, cherchant un micro pour déverser des insanités racistes, tout en fournissant au Front National un terrain tout trouvé pour ses surenchères.

On saura le 14 mars si le calcul électoral du gouvernement quant à l'électorat de droite et d'extrême droite était fondé. Mais, en tout cas pour le moment, sa tentative d'occuper ainsi le terrain a fait long feu. Car ce qui pourrit la vie de la majorité de la population, ce sont les licenciements et le chômage. Et le sentiment que les grands patrons, aidés par le gouvernement, sont les responsables de cette situation est largement partagé. Les « étrangers », de fait les travailleurs immigrés et leurs familles, ou les enfants et petits-enfants d'immigrés, obligeamment désignés comme boucs émissaires aux malheurs du peuple par Sarkozy et son acolyte Besson, n'y sont évidemment pour rien.

La démagogie de caniveau, ça ne marche pas à tous les coups quoiqu'en pensent les Sarkozy et les Besson dans leur insondable mépris pour la population.

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