Collèges et Lycées d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) : En grève contre les mauvaises conditions de travail, les suppressions de postes et la réforme Chatel03/02/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/02/une2166.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Collèges et Lycées d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) : En grève contre les mauvaises conditions de travail, les suppressions de postes et la réforme Chatel

Depuis lundi 1er février, la Cité scolaire Henri-Wallon d'Aubervilliers est en grève. Après s'être réunis à plusieurs reprises la semaine précédente, la grande majorité des enseignants présents a décidé de voter la grève.

Les raisons de ce mécontentement sont simples : un immense ras-le-bol ! Conditions de travail qui se dégradent, enseignement au rabais dispensé aux élèves, salaires bloqués, non-remplacement des professeurs et des agents malades. À cela s'ajoute le refus des 16 000 suppressions d'emplois dans toute l'Éducation nationale à la rentrée prochaine, alors que l'on estime à 45 000 le nombre d'élèves supplémentaires. L'État est donc le plus gros licencieur du moment. Il s'est engagé dans une politique de réduction des effectifs tous azimuts. Dernière attaque en date : la réforme des lycées voulue par le ministre de l'Éducation nationale Luc Chatel. Celle-ci, si elle est appliquée, aggravera considérablement les conditions de travail des enseignants et d'études des élèves et, à terme, démantèlera le service public de l'Éducation nationale en créant une école à plusieurs vitesses.

Face aux mauvais coups que préparent le ministre et le gouvernement, les professeurs de Wallon ont fait le constat que toutes les journées d'action syndicale depuis deux ans n'avaient rien donné. Dans les discussions qui ont précédé la décision de se mettre en grève, l'idée de partir pour de bon a fait son chemin. La semaine dernière, deux assemblées générales ont réuni à chaque fois près de quarante enseignants. Une trentaine ont voté la grève illimitée à partir du 1er février, en sachant qu'il ne fallait surtout pas rester isolés. La chance de rallier d'autres établissements n'était pas évidente mais une volonté de vérifier si le mécontentement existait également dans d'autres collèges et lycées s'était dégagée.

Mardi 2 février, des groupes de grévistes se sont donc invités dans les différents collèges et lycées de la ville d'Aubervilliers. L'accueil a été très chaleureux. Après la tournée des grévistes de Wallon, ceux-ci apprenaient le soir, lors de l'assemblée générale de fin de journée, que deux autres collèges, Diderot et Gabriel-Péri, avaient voté la grève pour le jeudi 4 février, tandis que le lycée Le Corbusier la votait à partir du 3 jusqu'au 5 février. Au Lycée Paul-Éluard de Saint-Denis, une minorité de grévistes s'est déjà manifestée. Il a été décidé de faire, le jeudi 4 février, le tour des écoles élémentaires du premier degré pour appeler les instituteurs et professeurs des écoles à la grève, d'organiser un rassemblement « bruyant » et « festif » au centre-ville.

Les collègues grévistes qui, le lundi, étaient inquiets sur les chances d'entraîner un ou plusieurs établissements dans la grève, ont d'ores et déjà la satisfaction d'y être parvenus. Mais tout reste encore à faire.

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