Tour géante à Dubaï : Un symbole bien haut d'un système bien pourri06/01/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/01/une2162.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Tour géante à Dubaï : Un symbole bien haut d'un système bien pourri

La plus haute tour du monde - 828 mètres - a été inaugurée le 4 janvier dans l'émirat de Dubaï au cours d'une fête pharaonique. Sous les acclamations de milliers d'invités, un spectacle pyrotechnique a été tiré, transformant la tour en un sapin de Noël géant.

Cette tour n'est que la dernière des réalisations, plus extravagantes les unes que les autres, construites depuis des années à Dubaï comme dans les émirats voisins, ces micro-États créés par l'impérialisme pour des émirs qui considèrent ces pays comme leurs propriétés privées. En plein désert, à coups de milliards de dollars, on a construit des centres commerciaux gigantesques, des îles artificielles en forme de palmiers, des hôtels de luxe dont le seul « sept étoiles » du monde en forme de voile gonflée ou encore un canal passant en plein désert pour que des yachts de luxe puissent amener leurs propriétaires dans de somptueuses villas. Pour attirer tous les milliardaires de la planète à Dubaï ou à Abou Dhabi, on n'a reculé devant rien, même pas devant la construction d'un double du musée du Louvre ou d'une annexe de la Sorbonne. Il fallait faire toujours plus grand, plus luxueux et toujours plus haut, comme aujourd'hui avec cette tour.

Bien entendu pour ces chantiers gigantesques, il fallait des milliards de dollars que les promoteurs immobiliers ont trouvés auprès de banques qui espéraient bien en tirer des profits colossaux. Il fallait aussi les bras de centaines de milliers d'ouvriers qu'on a fait venir de pays voisins, ceux d'Asie du Sud-Est en particulier. Et à tous ceux-là - 250 000 au bas mot paraît-il - on a réservé les baraquements sous surveillance policière et les salaires de misère, ou bien la porte sans être payés, quand début décembre 2009, Dubaï incapable de payer ses dettes s'est retrouvé en quasi-faillite.

Il paraît que la tour « Burj Dubaï » se verra à plus de cent kilomètres à la ronde. Ainsi il n'y aura même pas besoin d'habiter l'émirat pour voir ce symbole scandaleux de l'absurdité d'un système. Au milieu d'un Moyen-Orient dont la majorité de la population est condamnée à une misère sans espoir, une toute petite minorité de super-riches et de milliardaires pourront se payer des vacances de luxe en haut de leur tour, protégés par des dictatures parmi les plus rétrogrades de la planète... mais choyées par l'impérialisme.

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