Dans les semaines qui viennent, le nombre de chômeurs en fin de droits va atteindre le million.

Certains d'entre eux percevront l'Allocation spécifique de solidarité (ASS) qui se monte à 454 euros par mois. Mais, vu les critères d'obtention très restrictifs, ils ne seront que 170 000 nouveaux allocataires. De plus, un grand nombre d'entre eux devront attendre plusieurs mois avant de bénéficier de la Couverture maladie universelle complémentaire. Cette CMU complémentaire, sorte de « mutuelle » qui complète la CMU de base, permet de ne rien débourser pour une consultation ou l'achat de médicaments et d'être exonéré des franchises médicales et des dépassements d'honoraires. Mais s'il existe ce délai avant de pouvoir bénéficier de la complémentaire, c'est que, pour la percevoir, il faut toucher en moyenne, sur la dernière année, moins de 627 euros par mois. Ceux qui percevaient une allocation chômage de 1 000 euros par exemple devront attendre neuf mois à l'ASS avant de bénéficier de la CMU complémentaire.

Les chômeurs concernés vont donc voir leurs revenus diminuer de façon catastrophique et se retrouver dans l'incapacité de se soigner correctement.

Les organisations patronales qui ont engagé des discussions avec les syndicats sur l'indemnisation du chômage sont paraît-il « conscientes que c'est un vrai sujet » mais disent qu'il leur faut « plus d'éléments pour réfléchir » ; pour les patrons, l'urgence n'a pas le même sens que pour tous ceux qui sont en train de basculer dans la misère !