Sanofi Pasteur - Marcy-l'Étoile (Rhône) : Grève pour les salaires23/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2160.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Sanofi Pasteur - Marcy-l'Étoile (Rhône) : Grève pour les salaires

Les salariés de l'entreprise Sanofi Pasteur à Marcy-l'Étoile viennent de faire une semaine de grève. Ce site, qui compte plus de 3 000 salariés, produit une dizaine de vaccins pour le monde entier. Il fait partie de Sanofi Aventis, quatrième trust pharmaceutique mondial, qui prévoit de réaliser un bénéfice record pour 2009 : environ 9 milliards d'euros.

Ses principaux actionnaires sont L'Oréal et Total, des groupes qui ne sont pas vraiment à plaindre. C'est pourquoi la proposition de la direction d'augmenter les salaires de 1,2 % est apparue comme une provocation. Cela fait des années que l'entreprise réalise des bénéfices en hausse sans que les salaires suivent.

Cette fois-ci fut la fois de trop. L'indignation était telle que, lundi 14 décembre, des salariés décidèrent immédiatement de se mettre en grève après une réunion d'information organisée par une intersyndicale regroupant CGT, CFDT, FO, CGC et CFTC. Le lendemain, la grande majorité des opérateurs de production cessèrent le travail et entreprirent de faire le tour des bâtiments afin d'entraîner les hésitants. Puis ils décidèrent de bloquer les accès des fournisseurs, laissant passer seulement les camions du restaurant d'entreprise. La grève entraîna l'arrêt de tous les bâtiments de production. Plus rien ne sortait et les vaccins en cours de fabrication étaient menacés de devoir être jetés en raison du délai de péremption assez court des produits nécessaires à leur fabrication.

En milieu de semaine, la direction proposait un talon de 40 euros d'augmentation minimum. La proposition fut rejetée par l'ensemble des grévistes qui estimaient que le compte n'y était pas. Ils se sentaient confiants puisque d'autres sites en France entraient en grève à leur tour.

La direction a finalement fait le choix de jeter plusieurs millions de doses de vaccins plutôt que d'augmenter les salaires. D'un point de vue strictement financier, elle aurait localement perdu moins d'argent en acceptant tout de suite les revendications. Tel ne fut pas son choix. Pensant avant tout à la santé du portefeuille de ses actionnaires, elle ne voulut rien céder de plus. Finalement, vendredi 18 décembre, face au refus de la direction, les grévistes décidèrent de suspendre la grève à l'approche des fêtes, mais pour reprendre le mouvement le 4 janvier.

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