Débat sur l'Identité nationale : Une campagne infecte pour quelques voix de plus23/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2160.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Débat sur l'Identité nationale : Une campagne infecte pour quelques voix de plus

« Nous débattrons jusqu'à fin 2010 », a affirmé Éric Besson dans un entretien publié lundi 21 décembre dans Le Parisien. Initialement prévu pour durer jusqu'au 31 janvier, le débat sur l'identité nationale pourrait ainsi se poursuivre jusqu'à la fin de l'année 2010. Pourquoi pas, pourrait-on ajouter, jusqu'aux élections présidentielles de 2012 !

Malgré l'indignation soulevée par les « dérapages » racistes de son entourage - le dernier en date étant celui de la ministre de la Famille Nadine Morano - Sarkozy ne cesse de réaffirmer la nécessité de ce débat, au prétexte que tel serait le souhait de la population. Éric Besson a même prétendu dans une interview que ce débat « continue de passionner nos concitoyens » !

Ce n'est pas vrai, à en juger par le résultat d'un sondage paru dans le journal Le Parisien selon lequel seulement un Français sur trois souhaite la poursuite du débat, et par la pétition lancée par SOS-racisme pour l'arrêt de ce débat, signée en quelques jours par six mille personnalités et intellectuels.

Le gouvernement mène une campagne infecte au travers de ce débat sur l'identité nationale. Et il sait parfaitement ce qu'il fait. Sa seule perspective est d'obtenir l'adhésion de l'électorat le plus réactionnaire. Et pour cela il est prêt à surfer sur les préjugés les plus crasseux et les a-priori xénophobes, dans l'espoir de garder les voix de cette frange de l'électorat de droite que Sarkozy avait réussi à prendre à Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2007.

Comme le dit le texte de la pétition de SOS-racisme, Sarkozy a « libéré la parole raciste ». Il a libéré aussi la « parole » nationaliste. Le danger pour la classe ouvrière est de se diviser entre ouvriers français et ouvriers immigrés. Le danger, c'est aussi de ne pas voir qu'il n'y a rien de commun entre un grand patron, qu'il soit ou non français, et un travailleur. Racisme et nationalisme sont deux facettes de la même médaille, des poisons mortels qu'il faut absolument combattre.

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