Synthron - Auzouer-en-Touraine (Indre-et-Loire) : Économies sordides et laisser-faire de l'administration16/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2159.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Synthron - Auzouer-en-Touraine (Indre-et-Loire) : Économies sordides et laisser-faire de l'administration

Mardi 9 décembre, l'entreprise Synthron d'Auzouer-en-Touraine a fait une fois de plus la une de l'actualité dans la région. Soixante-dix gendarmes ont en effet débarqué à l'usine, contrôlant entrées et sorties, interrogeant des membres du personnel, fouillant les bureaux et tout le site. Et l'opération a duré trois jours !

Cette usine, où travaillent une centaine de salariés, fabrique des produits chimiques tels que fixateurs, épaississants, colles, résines, peintures. Elle est connue dans la région pour la désinvolture de son PDG vis-à-vis de la sécurité.

Les conditions de stockage de produits dangereux, la vétusté des installations, les libertés prises avec la législation concernant ces produits, ont déjà provoqué plusieurs accidents dont certains très graves. En 1988, un incendie s'était déclaré, détruisant une grande partie des installations. L'eau qui avait servi à éteindre le feu s'était déversée dans la rivière voisine, puis dans la Loire, polluant celle-ci. L'agglomération de Tours avait été privée d'eau potable pendant plusieurs jours. Le patron avait été plusieurs fois mis en demeure de construire un bassin de rétention pour les eaux d'extinction, mais quelques mois encore auparavant, prétextant les coûts importants que cela entraînait, il avait demandé un délai... qui lui avait été accordé.

Ce n'était pas le premier accident et ce ne fut pas le dernier. Le PDG, Robert Moor, appartient à l'une des familles les plus riches de France. Mais ni les nombreuses mises en demeure ni la condamnation à de la prison (avec sursis) ne l'ont intimidé. Le matériel n'est pas davantage aux normes, les accidents plus ou moins graves ont continué - cette année il y en aurait eu un par mois - ainsi que les nuisances pour la population alentour et pour les travailleurs de l'usine.

Quant au patron, les années se sont tranquillement écoulées pour lui. Investissant le moins possible, jouant avec la sécurité des salariés comme avec celle de la population, il a pu continuer à accumuler le maximum de profits. Le procureur de la République aurait cette fois-ci déclaré : « On va essayer de se montrer plus rigoureux qu'on ne l'a été. » Un aveu...

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