Routiers : Après la grève qui n'a pas eu lieu16/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2159.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Routiers : Après la grève qui n'a pas eu lieu

Le 11 décembre, le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, a obtenu la signature d'un accord entre un syndicat patronal (TLF, la fédération des entreprises de Transports et Logistique de France) et l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) représentant les salariés routiers qui menaçaient de bloquer les plates-formes alimentaires de la grande distribution à partir du 13 décembre.

Pour obtenir ainsi la signature d'au moins un syndicat patronal, le gouvernement a amorcé la pompe en octroyant 100 millions d'euros de baisse de charges patronales. L'accord prévoit une hausse de 4 % pour les bas salaires, de 2,9 % pour les hauts salaires et de 3,56 % pour tous les personnels sédentaires. Les frais de déplacement sont revalorisés à hauteur de 3 %. Les patrons de TLF sont également d'accord sur le principe d'une mutuelle dans le cadre de la convention collective du transport routier de marchandises (TRM), mais les conditions précises seront discutées ultérieurement. Les routiers revendiquaient 4 % ainsi que le treizième mois qu'ils n'ont pas obtenu.

L'accord signé par TLF doit faire l'objet d'un avenant conventionnel qui devrait s'appliquer à l'ensemble des entreprises après parution de l'arrêté d'extension en janvier prochain. Des états généraux du transport routier sont annoncés pour 2010, où les patrons du secteur auront ainsi l'occasion de revenir sur les taxes qu'ils contestent, la taxe carbone et celle sur les poids lourds.

TLF, avec ses 10 000 entreprises adhérentes, représente les grandes entreprises regroupant 55 % du parc de camions et deux tiers des salariés (320 000 personnes), qui auront d'autant moins de mal à payer les augmentations qu'elles restent modestes par rapport à la vie dure que ces patrons imposent aux chauffeurs. En revanche, les trois syndicats patronaux qui ont quitté la négociation (FNTR : Fédération nationale des transports routiers, Unostra : Union nationale des organisations syndicales des transports routiers automobiles et OTRE : Organisation des transports routiers européens) représentent plutôt les petites entreprises du secteur et ne proposaient qu'une augmentation de 1,5 à 2 %.

Il reste à voir maintenant si l'avenant conventionnel et la mutuelle ne seront pas oubliés après les fêtes, de façon que tous les travailleurs du secteur perçoivent effectivement les augmentations. Sans quoi ils seraient obligés de remettre ça.

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