Hôpital psychiatrique du Vinatier - Bron (Rhône) : Une journée de grève réussie16/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2159.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital psychiatrique du Vinatier - Bron (Rhône) : Une journée de grève réussie

L'hôpital du Vinatier regroupe 2 000 salariés pour environ 700 lits, un nombre qui a beaucoup baissé. Lorsqu'il était suffisant, les patients étaient accueillis et soignés avant d'être en crise. Aujourd'hui, faute de place, l'hôpital accueille de plus en plus des patients en crise, difficiles à gérer. Les tensions et les violences sont plus fréquentes. C'est une des causes de la dégradation des conditions de travail et c 'est pourquoi le personnel réclame l'arrêt des fermetures de lits. Le ras-le-bol contre les mauvaises conditions de travail a été une des raisons de la grève décidée pour le 10 décembre.

Dans les services, les agents n'ont guère le temps de parler, de faire des activités avec les patients. Ils subissent beaucoup de pressions pour les faire sortir au plus vite. La direction a une formule pour cela : le travail en « mode dégradé ».

Il y a même actuellement deux services où des collègues travaillent seuls la nuit.

Alertée par le CHS-CT, la direction s'obstine à nier le risque de danger de leur situation.

Ces conditions de travail usantes pèsent sur la santé et la vie privée à tel point que des jeunes infirmiers sur le point d'être titularisés partent découragés. L'autre raison de la grève est la remise en cause par la direction d'une prime mensuelle. Le personnel de catégorie C (les plus bas salaires) avait obtenu, lors des grèves de 2002 à l'occasion du passage aux 35 heures, l'assurance que personne ne serait payé en dessous du smic 39 heures. Le nouveau DRH estime que travaillant 35 heures, on doit être payé 35h. Cela peut représenter jusqu'à 150 i en moins sur la paye de ceux qui sont les plus mal payés.

La direction ne pense qu'à faire des économies sur le dos des agents et des patients, s'adaptant à un budget régulièrement revu à la baisse par l'Agence Régionale d'Hospitalisation. Un plan de suppressions de trente postes de contractuels est d'ailleurs en cours. Une boîte d'audit, payée 480 000 i, doit venir faire la chasse aux temps morts !

C'est contre tout cela que le personnel a décidé, en assemblée générale, la journée de grève du 10 décembre. Ce jour-là, une quinzaine d'agents se sont retrouvés dès 5 h 30. Se renforçant peu à peu au fil des heures, ce noyau est parti dans les services pour discuter et convaincre les collègues. Avec succès, car à 10 heures, c'est une centaine de personnes, ouvriers, ASH, aides-soignants, infirmiers... qui sont allés interpeller la direction, qui ne s'attendait pas à une telle manifestation de colère.

Les prises de parole, nombreuses et parfois vives, l'ont aidée à réfléchir puisque, concernant le smic 39 heures, le DRH n'était plus contre et se disait prêt à discuter ! Et pour quelques cas dramatiques de collègues en fin de contrat, des arrangements ont peut-être été trouvés. Même si sur l'essentiel des revendications, rien n'a encore bougé, cette journée a donc été un premier succès. Mais comme rien n'est encore acquis, il a été voté en assemblée de remettre ça le jeudi suivant.

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