Gaspillage de nourriture : Quand les puissants font la morale au peuple16/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2159.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaspillage de nourriture : Quand les puissants font la morale au peuple

Que ce soit par suite de la crise économique ou pour des raisons démographiques ou climatiques, les risques de pénurie alimentaire sont à nouveau d'actualité. Et toute une campagne semble en cours pour en rejeter la responsabilité sur la population.

Les chiffres avancés sont inquiétants. Selon une étude du service de santé américain, la population des pays riches gaspillerait 40 % de la nourriture disponible. Cela irait, selon cette enquête, des poissons rejetés parce que trop petits ou hors quotas, aux fruits non calibrés, aux récoltes trop abondantes de fruits et légumes détruites pour maintenir les prix élevés, aux produits périmés, enfin et surtout aux denrées qui finissent à la poubelle familiale parce qu'on les a achetées ou cuisinées en trop grande quantité et qu'on n'a pu les consommer à temps. Des données si disparates que leur addition n'a aucune signification.

Quant aux pays pauvres, selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), la production alimentaire y subirait des pertes considérables « dues à de mauvaises conditions de récolte, de transport, de stockage, et à une formation insuffisante sur les méthodes de conservation des aliments », sans nous dire s'il s'agit là des produits destinés au marché mondial ou de l'agriculture vivrière.

Mais cette manie de faire porter la responsabilité de la sous-alimentation, qui touche des centaines de millions d'êtres humains, à ceux qui ont tout de même la possibilité de manger à leur faim est indécente. Car les responsables de la catastrophe alimentaire qui frappe les pays d'Afrique, d'Asie ou d'Amérique latine sont les groupes capitalistes et l'organisation de l'économie capitaliste qui, dans leur course aux profits, utilisent pour tout autre chose des terres qui pourraient porter des cultures vivrières. Comme au Brésil où l'on plante des kilomètres carrés de canne à sucre pour produire du carburant, au détriment des cultures vivrières.

La grande gaspilleuse des ressources de la planète, c'est la bourgeoisie, pour qui les produits de la terre ne sont pas de la nourriture mais des sources de profit. Alors oui, pour nourrir toute l'humanité à sa faim, c'est ce gaspillage-là auquel il faudra mettre fin.

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