Depuis l'affaire qui l'a rendue célèbre, la Société Générale a imposé à ses 60 000 salariés en France, restructuration sur restructuration, ne remplaçant plus les départs à la retraite, réduisant le temps des tâches à effectuer, augmentant les objectifs de chacun... Ce n'est pas seulement la dégradation des conditions de travail qui a fait déborder le vase mais l'annonce de 0,7 % d'augmentation générale des salaires pour 2010. Ce mépris devant le travail et les efforts faits par le personnel tous ces derniers mois a été très mal perçu et le 24 novembre les salariés de la Société Générale ont exprimé leur ras-le-bol.

Selon les organisations syndicales, c'est entre 5 000 et 6 000 salariés qui ont répondu à l'appel national de l'intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SNB avec plus d'une centaine de personnes regroupées devant les tours de la banque à La Défense, ce qui ne s'est pas vu depuis cinq ans. Il faut dire que personne n'a oublié les stock-options de Bouton, l'ancien PDG, ni l'annonce, début novembre, du « résultat net part du groupe » de 426 millions d'euros et du remboursement du prêt de 3,4 milliards d'euros consenti par l'État au moment de la crise financière.

Cette grève est un coup de semonce vis-à-vis de la nouvelle direction qui ne rêve que de retrouver les profits d'avant la crise en intensifiant toujours plus la pression sur les objectifs du personnel, tout en continuant à chouchouter les actionnaires.