Sidaction, Téléthon : Charité, ou financement public ?02/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2157.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sidaction, Téléthon : Charité, ou financement public ?

Après la journée du Sidaction le 30 novembre, l'ouverture des Restos du coeur, puis le Téléthon qui va avoir lieu le week-end suivant, l'accent est mis une fois encore sur « la solidarité et la générosité des Français », il serait plus juste de dire : l'altruisme de ceux qui vivent en France et qui n'ont pas besoin d'avoir leur carte d'identité française en poche pour donner leur quote-part.

Les chiffres montrent que cette générosité ne s'est pas démentie au fil des années, puisque les dons aux organismes d'aide au financement de la recherche médicale se montent, toutes associations confondues, à 3 milliards d'euros par an.

Pierre Bergé, homme d'affaires proche du PS, a reproché au Téléthon d'aspirer une trop grande partie des dons du public au détriment des autres organismes d'aide à la recherche, comme le Sidaction qu'il préside. Une bonne part de la population n'en a pas moins su répondre présent, sans avoir les moyens de discerner quelle cause est plus prioritaire que l'autre. Et les enquêtes révèlent que ce sont les donateurs les moins riches qui donnent le plus et qui sont les plus nombreux à verser leur obole. Les chercheurs ne peuvent que se féliciter de ces dons qui les ont aidés dans leurs recherches, mais tous expliquent que cela est malheureusement très insuffisant, et qu'il leur faudrait bien plus pour aller plus vite et plus loin.

C'est qu'à ce palmarès de la générosité il y a un donateur de plus en plus défaillant, c'est l'État. Ce serait pourtant à lui de prendre en charge l'essentiel de la recherche. La ministre de la Recherche, Valérie Pecresse, essaye d'atténuer les effets de cette carence en expliquant que l'État participe malgré tout à cette solidarité puisque les dons sont déduits partiellement, de 60 à 75 %, des impôts des donateurs. Mais c'est dérisoire par rapport à ce qu'on serait en droit d'attendre d'un État. D'autant qu'au lieu d'aider la recherche à la hauteur de ce qui serait nécessaire, il consacre des sommes considérables à aider les entreprises, y compris sous couvert de subventions prétendument destinées à la recherche, et qui viennent abonder les profits de ces entreprises et de leurs actionnaires.

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