Hôpital de Brive-la-Gaillarde : Un projet de fusion qui profiterait au privé02/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2157.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital de Brive-la-Gaillarde : Un projet de fusion qui profiterait au privé

À Brive-la-Gaillarde, le projet de réunir en une seule maternité, sur le site de l'hôpital, la maternité de l'hôpital et celle de la clinique privée Saint-Germain, est en discussion. Il y a environ 900 accouchements par an sur chaque site.

Au départ, on pouvait penser que la maternité « fusionnée » serait publique. Mais depuis l'automne 2008 le projet évolue : il y aurait un bâtiment à part dans l'hôpital pour la maternité de la clinique. Et maintenant, c'est toute la clinique qui viendrait s'installer dans l'hôpital. Outre la gynécologie/maternité, la clinique intervient en chirurgie (urologie, viscérale et vasculaire) et en radiologie. Activité qui existe bien sûr aussi à l'hôpital.

Un bâtiment neuf, payé par des deniers publics, serait donc construit à l'entrée de l'hôpital pour installer les 89 lits et les six places de jour de la clinique. Le coût total prévu est de plus de 11 millions d'euros, dont 9 millions seraient uniquement consacrés à la clinique. Manifestement, les installations de la clinique Saint-Germain sont obsolètes, donc quoi de mieux pour ses actionnaires si l'argent public lui fournit un bâtiment et un plateau technique aux normes ?

Avec ce projet, on a un exemple clair des facilités faites par le gouvernement aux cliniques privées, alors qu'on ferme des lits, des services dans les hôpitaux, qu'on n'y embauche pas le personnel indispensable, voire qu'on supprime des hôpitaux de proximité. Cette politique, mise en oeuvre depuis longtemps, l'est maintenant en application de la loi Bachelot.

En mai, le syndicat CGT a organisé une consultation : 92,7 % du personnel présent a voté contre ce projet. Un comité de défense de l'hôpital public de Brive a été créé en juillet par des usagers. Depuis octobre, une coordination regroupe le collectif des usagers, des élus politiques, le syndicat CGT, des salariés non syndiqués, des partis politiques, le syndicat FSU. La coordination multiplie les actions sur les marchés, auprès de la population, tient des conférences de presse pour dénoncer ce projet inacceptable, fait circuler une pétition qui a déjà recueilli 4 000 signatures.

Il faut dire que le maire, PS, qui est aussi député et médecin, est pour ce projet ! Et il n'a pas accordé de salle à la coordination pour tenir un débat. Mieux, mardi 17 novembre la police municipale a interpellé et contrôlé les papiers de militants qui distribuaient le tract d'appel au débat dans Brive. La police nationale s'est aussi déplacée, et il a fallu téléphoner au préfet pour faire arrêter cette atteinte à la liberté d'expression.

Il y avait environ 300 personnes au débat, où il a été décidé que la prochaine étape serait une manifestation et une consultation large de la population. Beaucoup se sont demandé : « Comment le maire peut-il dire non à Paris, en tant que député, à la loi Bachelot, et oui à Brive ? »

Ceux qui dénoncent ce projet ont raison. D'autant que, dans la région Limousin, un projet de ce genre est en discussion en Creuse entre l'hôpital public de Guéret et la clinique de la Basse-Marche.

L'argent public doit aller au service public, pour la santé comme pour tous les services publics.

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