Fonds d'aide aux sous-traitants de l'automobile : Une nouvelle enveloppe pour les patrons02/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2157.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Fonds d'aide aux sous-traitants de l'automobile : Une nouvelle enveloppe pour les patrons

Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie, vient d'annoncer une nouvelle mesure d'aide à l'industrie automobile. Un fonds destiné aux « sous-traitants de rang 2 et plus », c'est-à-dire aux entreprises fournissant les principaux équipementiers, a été doté pour l'instant de 50 millions d'euros destinés à « soutenir les sous-traitants en difficulté ».

La première enveloppe de cette nouvelle vague d'aides de l'État au patronat de l'automobile est pour partie abondée par les deux grands constructeurs, PSA et Renault, et les grands équipementiers, Valeo, Faurecia, Plastic Omnium, Bosch et Hutchinson. Ce n'est bien sûr pas désintéressé.

Derrière les « mesures à court terme », autrement dit les injections de crédits, se profilent les « solutions à moyen et long terme » qui consisteraient à aider les fournisseurs des grands équipementiers à « se structurer, se développer et investir encore plus dans l'innovation ». Pour Estrosi, cela implique des « réflexions sur l'évolution de l'emploi dans la filière automobile », au terme desquelles il s'agirait « d'anticiper au mieux les surcapacités des différents secteurs » de la filière.

On voit sur quoi pointent les « réflexions » de ces messieurs sur les « surcapacités ». 34 000 emplois ont déjà été détruits par le patronat de l'automobile pendant les huit premiers mois de 2009, dont 24 000 chez les équipementiers et les sous-traitants. Et ce n'est certainement pas fini, car la seule politique des patrons de l'automobile est de « tuer les coûts », comme ils disent, en supprimant des postes dans leurs usines et en exerçant les mêmes pressions sur la sous-traitance.

Quant aux jérémiades des constructeurs pleurant sur le sort de petites entreprises - qui sont bien souvent au nombre de leurs filiales -, elles sonnent totalement faux. PSA et Renault veulent que les pouvoirs publics prolongent les mesures sur l'indemnisation du chômage partiel qui leur permettent de substantielles économies sur les salaires et les charges, et se servent des menaces de suppressions d'emplois comme d'un moyen de chantage pour l'obtenir. L'essentiel pour eux est que l'État s'engage à financer les aléas de production et poursuive sa générosité sous formes d'aides, de dégrèvements et d'exonérations.

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