SNCF - Région Centre : Débrayages contre le manque de personnel18/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2155.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF - Région Centre : Débrayages contre le manque de personnel

Depuis huit semaines, les cheminots de plusieurs gares de la région Centre protestent par des débrayages, chaque lundi, contre les suppressions de postes sur les quais, aux guichets et dans les postes d'aiguillage.

Lundi 16 novembre, plusieurs dizaines de cheminots d'Orléans-Les Aubrais, Vierzon et Bourges ont débrayé. Au rassemblement, regroupant plus de 70 personnes (le plus important depuis le début du mouvement), l'action a été reconduite et rendez-vous a été donné mercredi 18 novembre pour discuter du contenu des négociations qui auront eu lieu la veille.

Les cheminots refusent de voir les quais des gares transformés en désert, sans personnel pour assurer la qualité et la sécurité du service public et des voyageurs. Aux Aubrais, par exemple, les équipes Escale quai ont été réduites à trois agents - avec des périodes à seulement deux agents - alors qu'il y a plusieurs centaines de voyageurs à renseigner, à orienter, en particulier dans les situations perturbées, de plus en plus nombreuses. Récemment, des voyageurs ont dû subir plus de 2 h 30 de retard parce qu'il n'y a pas suffisamment de personnel et de matériel en place.

Depuis la suppression des agents de manoeuvre, le moindre incident n'est pas gérable, les personnes handicapées difficilement prises en charge... et nous ne sommes pas encore en hiver !

Aux guichets, parce qu'il faut faire rentrer le maximum d'argent avec le minimum de personnel, on supprime des postes de vente, même si cela aboutit à une attente continuelle aux guichets et mécontente les usagers.

Dans les grands postes d'aiguillage, la direction veut aller au bout de la logique de découpage par activités en rattachant le poste d'annonceur - les cheminots chargés d'annoncer l'arrivée et le départ des trains aux usagers - à la filière commerciale. Cela se fera au détriment des conditions de travail de tous. Avec l'organisation actuelle, l'aiguilleur pouvait ne faire que quatre heures de table d'aiguillage. Mais ceux qui n'ont jamais tenu ce poste quatre heures en situation perturbée trouvent normal d'imposer huit heures de table. Et ils pourront après, quand il y aura des incidents, des erreurs, voire pire, accabler les cheminots avec leurs leçons de morale à trois sous ou même les accuser - jusque devant la justice - d'éventuelles erreurs ou accidents, qui ne seront pourtant que des conséquences de leur organisation du travail.

Depuis huit semaines, le directeur n'a même pas pris la peine de recevoir les délégués, sauf pour demander une capitulation sans condition sur les revendications essentielles. Une entrevue a finalement été prévue le mardi 17 novembre. En attendant de savoir ce qu'il en sortira, les cheminots ont décidé de poursuivre les débrayages, réconfortés de voir un nombre de plus en plus grand de cheminots décidés à imposer à la direction d'annuler les suppressions de postes.

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