Renault - Flins (Yvelines) : Salaires trop bas, ça ne va pas !18/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2155.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault - Flins (Yvelines) : Salaires trop bas, ça ne va pas !

Le 17 novembre au matin, à l'usine Renault de Flins, où plusieurs milliers de travailleurs en équipes fabriquent des voitures Clio III et Clio II, des ouvriers, à partir du secteur du Montage, ont cessé le travail contre l'insuffisance des salaires.

0 % d'augmentation générale en 2009, après 0 % depuis mars 2008, mathématiquement, cela se traduit par une baisse du pouvoir d'achat puisque les prix, eux, augmentent. En début d'année, des périodes de chômage partiel imposées par le patron ont également parfois amputé les salaires, ceux des intérimaires, cela va sans dire, dont beaucoup ont été purement et simplement licenciés, mais aussi des jeunes embauchés. De plus ce que Renault verse en salaire différé, les primes Flins Plus et la prime d'intéressement, fond comme neige au soleil. D'un minimum de 2 369 euros pour l'année 2007, cette dernière prime n'était plus que de 415 euros pour 2008, ce qui avait déjà entraîné en février dernier deux jours de débrayages de plusieurs centaines de travailleurs et un arrêt de la production.

Ce qui provoque le mécontentement dans les ateliers est précisément le fait que Renault, arguant de ses « mauvais » résultats, observe un silence radio total quant à l'avance sur la prime 2009, habituellement versée en novembre, avant les dépenses de fin d'année. Alors que le bénéfice du groupe a tout de même représenté 600 millions d'euros pour 2008, que les ventes augmentent en Europe et que l'action Renault affiche une excellente santé au CAC 40, pour ceux qui fabriquent ces résultats, les travailleurs, les salaires sont bloqués depuis longtemps. Au point que, exceptés quelques « blocs de compétences » obtenus individuellement et à grand-peine, la perte de pouvoir d'achat est de 1 500 à 2 000 ou 3 000 euros sur l'année.

La revendication mise en avant par les dizaines d'ouvriers qui ont spontanément débrayé en équipe du matin, puis en équipe d'après-midi, est donc 1 500 euros de rattrapage. Plusieurs dizaines ont également continué à débrayer le lendemain, 18 novembre. La direction prend les choses de haut, réfugiée derrière la politique du PDG Ghosn qui vient de promettre la fabrication à Flins d'un hypothétique véhicule électrique en 2012. Les responsables ont néanmoins rapidement reçu une quinzaine de grévistes.

Les patrons de Renault savent eux aussi que des débrayages ont eu lieu dans les établissements de Sens et CDPR de Cergy. Ils savent également que de nouvelles aides de l'État ont été promises aussitôt après la visite de Ghosn et du ministre de l'Industrie à Flins. Et s'ils ne le savent pas encore, ils apprendront que les 5 000 travailleurs de Flins, embauchés, sous-traitants, déplacés d'autres usines et intérimaires n'en peuvent plus des cadences et des pressions pour produire à tout va en échange de salaires de plus en plus insuffisants.

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